Apple : l'iPhone 7 ramène la croissance à Noël, mais avenir mitigé

Le groupe informatique américain Apple a vu ses ventes d'iPhone repartir à la hausse sur le trimestre des fêtes, portant son chiffre d'affaires à un nouveau record, mais son bénéfice net a reculé et les prévisions restent mitigées.

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Apple a rejoint le partenariat sur l'intelligence artificielle comme membre fondateur.

La marque à la pomme a publié mardi 31 janvier des résultats meilleurs que prévu pour les trois mois achevés fin décembre, premier trimestre de son exercice décalé.

Apple a écoulé 78,29 millions d'iPhone ce trimestre, un niveau supérieur aux attentes des analystes (qui escomptaient autour de 77 millions) et amélioré de 5% comparé au record d'un an auparavant.

Au vu de ces chiffres, le cabinet Strategy Analytics estime qu'Apple a repris ce trimestre la première place mondiale sur le marché des smartphones, profitant en partie des déboires de Samsung.

Le rappel planétaire de la phablette Galaxy Note 7 du groupe sud-coréen, à cause de ses batteries sujettes à explosions, a notamment pu profiter à la version grand format du dernier iPhone sorti en septembre (7 Plus), pour laquelle le directeur général Tim Cook a d'ailleurs reconnu mardi 31 janvier avoir sous-estimé la demande.

Dans tous les cas, l'accélération des ventes de l'iPhone a eu un effet direct sur le chiffre d'affaires d'Apple, reparti à la hausse après trois trimestres consécutifs de baisse : il affiche une progression de 3% à 78,4 milliards de dollars, quand les analystes attendaient un milliard de moins en moyenne.

Malgré un chiffre d'affaires porté à un nouveau record au dernier trimestre 2016, les prévisions restent mitigées
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je crois qu'Apple a eu le meilleur trimestre dans l'histoire de l'humanité", a commenté Horace Dediu, analyste chez Asymco, dans une première réaction sur Twitter.

L'enthousiasme semblait partagé à Wall Street, où l'action Apple gagnait près de 3% vers 23h40 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture.

Bilan "pas irréprochable"

Neil Saunders, analyste chez GlobalData Retail, a reconnu que ces résultats représentaient "un soulagement pour Apple", tout en prévenant qu'ils "ne fournissaient pas un bulletin de santé complètement irréprochable pour l'entreprise".

Il relève que le bénéfice net a encore baissé, de 2,6% à 17,9 milliards de dollars, et que si les ordinateurs Mac affichent des ventes en petite hausse de 1%, à 5,37 millions d'unités, elles continuent de reculer pour les tablettes iPad (-19% à 13,08 millions) et sont probablement "anémiques" pour la montre connectée Apple Watch dont Apple ne divulgue pas les chiffres.

Les investisseurs ont ignoré dans l'immédiat des prévisions décevantes pour le trimestre en cours : Apple vise un chiffre d'affaires de seulement 51,5 à 53,5 milliards de dollars, quand les analystes espéraient jusqu'ici 53,9 milliards.

Et les résultats trimestriels confirment à nouveau sa dépendance chronique vis-à-vis d'un seul produit. Près de 70% du chiffre d'affaires provient des ventes d'iPhone, et les observateurs misent encore beaucoup sur un "super cycle" cette année, où le célèbre appareil fête ses 10 ans et où Apple pourrait donc mettre le paquet sur ses nouveaux modèles.

Apple met beaucoup en avant comme potentiel relais de croissance ses services (iTunes, App Store, Apple Music, Apple Pay, etc.), dont il a encore promis mardi de doubler la taille "dans les quatre prochaines années". Leur chiffre d'affaires a certes grimpé de 18% sur un an et de 13% comparé au trimestre précédent mais ils ne pèsent toujours que 9% des revenus totaux.

Pour Colin Gillis, analyste chez BGC Partners, ces services devraient plutôt afficher une croissance proche de 50%. Il voit "un piège futur" dans la dépendance d'Apple aux ventes d'appareils, et estime que le groupe devrait réinvestir beaucoup plus énergiquement les bénéfices de l'iPhone dans des sources de revenus récurrents.

Il pointe aussi le manque d'avancées dans une série de domaines explorés par ses rivaux comme les contenus originaux, les services de cloud, l'intelligence artificielle ou la réalité virtuelle et augmentée.

"Les concurrents, y compris Google et Amazon, sont toujours sur ses talons avec des produits et des idées nouveaux, donc (Apple) a besoin d'accélérer", prévient aussi Neil Saunders.

Il en a les moyens financiers, avec des liquidités estimées fin décembre à 246 milliards de dollars. Environ 94% de ce montant est conservé à l'abri du fisc américain à l'étranger, mais Tim Cook s'est dit "optimiste" sur "une forme de réforme fiscale cette année" qui favoriserait un rapatriement.

En réponse à une question d'analyste, il n'a pas voulu dire comment il utiliserait cette manne, mais il a rappelé qu'Apple avait acheté en moyenne 15 à 20 entreprises par an sur les quatre dernières années et regardait en permanence "des entreprises de toutes les tailles" susceptibles d'avoir un intérêt stratégique.

AFP/VNA/CVN

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