>>Wall Street recule à la clôture, Twitter plonge
>>Wall Street tiraillée entre les banques et la tech
La capitalisation boursière d'Amazon se rapproche des 1.000 milliards de dollars. |
Apple, à 939 milliards de dollars, reste l'entreprise privée la plus chère du monde sur les marchés. Et elle pourrait très bien passer le seuil symbolique après la publication de ses résultats trimestriels mardi.
Mais Amazon est à l'affût: sa capitalisation boursière a grimpé vendredi 27 juillet jusqu'à 917 milliards de dollars, avant de terminer à 882 milliards, à la faveur de chiffres trimestriels bien accueillis par les investisseurs.
Alphabet (866 milliards), la maison mère de Google, et Microsoft (827 milliards) sont aussi en lice, tandis que Facebook (505 milliards) s'est pour l'instant disqualifié en perdant 119 milliards de dollars après la diffusion de ses résultats jeudi 26 juillet.
Les plus gros représentants de l'économie traditionnelle, la holding du milliardaire Warren Buffett Berkshire-Hathaway (492 milliards) et la banque JPMorgan Chase (395 milliards), ont été relégués au rang de spectateurs.
La compagnie d'État chinoise PetroChina avait brièvement franchi le cap des 1.000 milliards en 2007 lors de son introduction en Bourse mais était vite redescendue.
Selon le site TD Ameritrade, utilisé par nombre d'investisseurs particuliers, le géant du commerce en ligne Amazon était au premier semestre le titre le plus prisé, alors qu'Apple était le deuxième titre le plus liquidé.
"Les investisseurs lambda qui investissent dans Amazon sont aussi ceux qui utilisent ses services", remarque JJ Kinahan qui analyse ces données pour la société. Les investisseurs "y voient une action qui a encore beaucoup de potentiel de croissance et qui profite de l'augmentation du pouvoir d'achat (des Américains) grâce à l'amélioration de l'économie", ajoute-t-il.
Ken Berman, stratégiste pour le site de courtage Gorilla Trades, parie que la marque à la pomme dépassera les 1.000 milliards de dollars après ses résultats mardi 31 juillet grâce à la hausse des prix de ses iPhone, à l'intérêt croissant pour ses iPad et à la solidité de ses services.
Nouveau modèle économique
"Le grand problème de la bulle internet était que la plupart des entreprises n'avait pas de revenus, pas de bénéfices, beaucoup ne répondaient qu'à un phénomène de mode. Rien à voir avec toutes ces entreprises qui ont aujourd'hui pris une place essentielle dans la vie des gens", rappelle Gregori Volokhine, gérant de fonds pour Meeschaert Financial Services.
"À l'époque, la plupart de ces sociétés évoluait en Bourse à un prix qui dépassait plus de 100 fois leurs bénéfices", souligne Kate Warne spécialiste des marchés chez Edward Jones. Rien de comparable aujourd'hui.
Pour Apple, le ratio entre le prix de l'action et ses bénéfices se situe actuellement à 18,62, soit en-dessous de celui du S&P 500, l'indice qui représente les 500 plus grandes entreprises cotées à Wall Street (20,86).
Même en cas de crise économique, le secteur technologique est bien placé, remarque Maris Ogg, gérante de portefeuille pour Tower Bridge Advisors. "Si les entreprises doivent faire des réductions de coût, elles vont investir dans les technologies pour remplacer les éventuelles personnes licenciées".
Pour Nicholas Colas du cabinet DataTrek Research, il est aussi compliqué pour les investisseurs d'évaluer les stratégies d'entreprises au modèle économique relativement nouveau.
"Ce sont fondamentalement des idées créées par une poignée de personnes, développées et maintenues par peut-être 10.000 codeurs (parfois bien moins), mais utilisés par des milliards de personnes dans le monde", remarque-t-il. "Il est possible que les marchés ne comprennent pas encore ce que doit être une valorisation +correcte ou normale+".