Appels à sauver la nature et le climat en ouverture du Congrès mondial de l'UICN

La plus grande organisation de protection de la nature, l'UICN, a lancé vendredi 3 septembre à Marseille son Congrès mondial sur des appels à s'attaquer de front aux crises "jumelles" de la biodiversité et du changement climatique, pour sauver l'avenir de l'Homme sur une planète qu'il a déjà bien mise à mal.

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Une passante devant une maquette, à Marseille, le 3 septembre 2021, jour d'ouverture du Congrès de l'UICN.
Photo : AFP/VNA/CVN

Jusqu'à un million d'espèces animales et végétales sont aujourd'hui menacées de disparition, et la nature "décline plus vite que jamais dans l'histoire humaine", selon les experts de l'ONU.

Un déclin, souvent qualifié de "sixième extinction de masse", qui met en péril les conditions même de l'existence humaine sur Terre. Comme le montre également la multiplication de catastrophes liées aux effets du changement climatique, lui aussi causé par l'activité de l'Homme, tempêtes, inondations, sécheresses, incendies...

"Il faut nous doter des instruments nécessaires pour un avenir durable (...) Nous savons à quel point la situation est complexe, les problèmes sont liés entre eux", a insisté dans un message vidéo lors de la cérémonie d'ouverture (le congrès se déroule en présence et en virtuel, COVID-19 oblige) Zhang Xinsheng, le président chinois de l'UICN.

La Chine doit accueillir en avril 2022 la COP15 sur la biodiversité, où devrait être adopté un texte visant à "vivre en harmonie avec la nature" à l'horizon 2050, avec des objectifs intermédiaires pour 2030.

Beaucoup d'activistes espèrent que le congrès de l'UICN donnera un élan positif au processus de négociations, d'autant que la communauté internationale n'a pas respecté les objectifs qu'elle s'était elle-même fixés pour la décennie écoulée 2010/20.

"Ancrage dans le vivant"

"On voit bien que le climat, la nature et l'humanité sont inséparables, et je pense que nous le mesurons beaucoup mieux malheureusement depuis que nous avons vécu cette pandémie de COVID-19 parce que nous avons refait l'expérience de notre ancrage dans le vivant", a lancé de son côté le président français Emmanuel Macron.

Évoquant la COP26 sur le climat en novembre à Glasgow, il a insisté sur "l'urgence de resynchroniser ces deux agendas, (...) de faire comprendre à tous que la bataille pour le climat et contre le dérèglement climatique est jumelle de la bataille pour préserver et restaurer la biodiversité. Et que l'une et l'autre se nourrissent".

Après une sortie en mer dans le célèbre parc naturel des Calanques, il a annoncé la tenue en France d'un "One ocean summit" fin 2021 début 2022. Mais aussi une forte augmentation des zones de protection forte dans les eaux françaises de Méditerranée, qu'il veut porter à 5% du total en 2027.

À l'entrée du Palais des événements de Marseille, où s'ouvre le Congrès mondial de l'UICN, le 2 septembre 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'état des océans, affectés par le réchauffement climatique et par la pollution, notamment plastique, est un des sujets importants du congrès. Ils sont en effet un des principaux puits de carbone naturels de la planète, avec les grandes forêts vierges.

Samedi 4 septembre, l'UICN dévoile la mise à jour de sa célèbre "Liste rouge des espèces menacées", baromètre de la destruction de notre environnement. Pour la première fois, elle sera accompagnée d'une "liste verte", recensant les succès en matière de conservation.

"Vies en jeu"

D'ici sa clôture le 11 semptembre, le congrès doit également voter une série de motions, notamment une déclaration finale qui devrait porter sur "la place de la nature dans les plans de relance économique post-COVID". Les conséquences de la destruction de la nature sur la santé humaine seront aussi évoquées, nombre d'experts redoutant une multplication de tels virus, venus du monde animal.

Les délégués évoqueront aussi un "plan d'action mondial pour les espèces". Les "solutions basées sur la nature" pour lutter contre le réchauffement climatique ou ses effets seront également à l'ordre du jour, ainsi que la toujours épineuse question des financements.

Nouveauté de cette édition, les organisations des peuples autochtones, dont le rôle est de plus en plus reconnu pour protéger la nature, pourront voter. "Nos vies sont en jeu, mes frères, et c'est pourquoi je voudrais que les promesses soient tenues", a lancé José Gregorio Diaz Mirabal, de la Coordination des organisations indigènes du bassin amazonien.

Comme en écho, l'acteur américain Harrison Ford, très engagé pour la préservation de la nature, a lancé un message plein d'émotion en clôturant la cérémonie. "C'est dur de lire les grands titres - inondations ! incendies ! famines ! épidémies ! - et de dire à ses enfants que tout va bien. Ca ne va pas ! Nom de Dieu, ça ne va pas ! C'est normal de ressentir de la frustration, de l'angoisse, de la peine. Mais ne vous enfuyez pas. Réclamez justice. Justice pour Mère nature !".


AFP/VNA/CVN

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