France
Macron annonce des aides pour Marseille mais sans "chèque en blanc"

"Ni grand plan, ni chèque en blanc" : Emmanuel Macron a annoncé jeudi 2 septembre des aides pour donner un nouvel élan à Marseille, "plus pauvre que d'autres", mais sans chiffrer l'apport de l'État pour rénover les écoles délabrées de la deuxième ville de France.

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Emmanuel Macron, le 2 septembre à Marseille.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je pense qu'aider aujourd'hui Marseille à réussir, c'est bon pour le pays tout entier", a-t-il insisté devant un parterre d'élus, d'enfants et de personnalités dont le joueur de l'OM Dmitri Payet.
Au terme de deux jours de visite où il a pu entendre les "attentes colossales", le président a annoncé que l'
État aiderait à financer des projets de transports, pour désenclaver les quartiers populaires du nord de la ville, les plus déshérités et touchés par la violence découlant du trafic de drogue.
Il s'est toutefois refusé à toute grande annonce chiffrée. Le montant total des nouvelles aides de l'
État - 1,5 milliard d'euros, hors rénovation des écoles - a été précisé par la suite par un de ses conseillers.
"Vous avez entendu beaucoup de discours et beaucoup de chèques. Je ne sais pas si nous allons réussir. Je veux que ces promesses deviennent des faits", a plaidé le président.
Quant à la contribution de l'
État pour aider à rénover 174 écoles insalubres, il a demandé quelques semaines supplémentaires pour la chiffrer. Il a aussi annoncé qu'il reviendrait en octobre et en février pour un premier bilan.
Nouvelles lignes de tram 
"Ce plan on y travaille depuis des mois et des mois et dans quelques jours, quelques semaines on en dévoilera le contenu exact. Le président a décidé de faire les choses de façon sérieuse, nous aussi", a brièvement commenté le maire Benoît Payan.
Parmi les projets que l'
État aidera, Emmanuel Macron a cité notamment l'automatisation du métro -dans une ville qui ne compte que deux lignes pour 870.000 habitants-, la création de quatre nouvelles lignes de tramways et de cinq lignes de bus à haut niveau de service.
Après deux mois marqués par une hausse des règlements de compte meurtriers, même si leur nombre reste moins élevé que dans les années 1980 ou 2010, il a aussi annoncé une accélération de l'arrivée à Marseille des 300 policiers de plus déjà promis, qui seront là en 2022 et non plus 2023, et le financement de 500 caméras de vidéosurveillance.
Dans son long discours devant le palais du Pharo, interrompu par une averse puis par une coupure du son, Emmanuel Macron a adopté un ton parfois tranchant pour critiquer les problèmes de gouvernance de la Métropole, dirigée par la LR Martine Vassal, ainsi que les dysfonctionnements des services de la mairie, dirigée par la gauche, touchés par l'absentéisme et les grèves.

"On ne va pas se substituer à un système qui n'arrive pas à se financer, car on a construit une mécanique qui n'avance plus, par des petits arrangements (...), la deuxième ville de France ne peut pas supporter cette situation", a-t-il lancé.

Écoles laboratoire 
Le chef de l'
État a aussi suggéré de nouvelles méthodes, dont des expérimentations éducatives pour permettre aux directeurs d'école de choisir les enseignants ou la mise en place d'un service militaire adapté, comme en Outre-mer, pour redonner des repères à des jeunes.
"Marseille est touchée en son coeur par les trafics d'armes, les assassinats, les quartiers abandonnés, qui se referment dans la peur et l'économie informelle", avait averti en introduction Benoît Payan. "Il faut répondre à l'urgence" et "recoudre une ville fracturée".
Les annonces du chef de l'
État constituent le point d'orgue d'un séjour très médiatisé, où il s'est montré au côté des habitants, des associations, des policiers, des enfants ou encore des médecins.
Mercredi 1er septembre, il avait notamment été accueilli chaleureusement par les habitants d'une cité qui lui ont raconté durant deux heures leurs problèmes de logement, de violences ou de discriminations.
Il a aussi promis de ne "rien lâcher" dans la lutte contre le trafic de drogue.
Malgré l'accueil chaleureux, des habitants et élus locaux restaient sceptiques sur le résultat de cette visite, alors que de nombreux plans ont été annoncés depuis des décennies pour Marseille.

À huit mois de la présidentielle, ce déplacement est largement commenté sur la scène politique, l'opposition de droite concentrant ses critiques sur le bilan sécuritaire d'Emmanuel Macron à Marseille, et au-delà au niveau national, tandis que la gauche demande que l'État mette plus de moyens dans les services sociaux.
Après un dîner jeudi 2 septembre avec le chef du gouvernement italien Mario Draghi, Emmanuel Macron consacrera la journée de vendredi 3 septembre à l'environnement, avec une sortie en mer dans le Parc national des Calanques et l'ouverture du Congrès mondial de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui se tient à Marseille jusqu'au 11 septembre.

AFP/VNA/CVN

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