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Un lion dans un enclos de la réserve de Jerash (Jordanie), le 10 avril 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La biodiversité s'effondre, avec jusqu'à un million d'espèces animales et végétales menacées de disparition, selon les experts de l'ONU. La nature "décline plus vite que jamais dans l'histoire humaine", avertissaient-ils dès 2019.
Un déclin, souvent qualifié de "sixième extinction de masse", qui met en péril les conditions même de l'existence humaine sur Terre. Comme le montre également la multiplication de catastrophes liées aux effets du changement climatique, lui aussi causé par l'activité des Hommes, tempêtes, inondations, sécheresses, incendies...
Le président français Emmanuel Macron participera à l'inauguration du congrès, qui durera jusqu'au 11 septembre, en format "hybride" - en présence et en ligne - COVID-19 oblige. Plus de 5.000 participants sont inscrits, dont 3.600 à Marseille, contre 15.000 espérés.
"Notre objectif commun est d'inscrire la nature au sommet des priorités internationales - car nos destins sont intrinsèquement liés, planète, climat, nature et communautés humaines," écrit M. Macron dans une présentation de l'événement.
Deux fois reporté à cause de la pandémie, le congrès s'inscrit en effet dans un important cycle de négociations devant conduire à la COP15 biodiversité qui se tiendra en Chine en avril 2022. Lors de cette conférence, la communauté internationale doit adopter un texte visant à "vivre en harmonie avec la nature" à l'horizon 2050, avec des objectifs intermédiaires pour 2030.
Priorités
Le temps presse, car en dépit de l'urgence, les États n'ont pas tenu leurs engagements pour inverser la tendance en matière de biodiversité sur la décennie 2010-2020.
Et sans être un espace de négociations à proprement parler, le congrès de l'UICN jouera un rôle important dans ce processus, en réunissant une large palette d'acteurs - gouvernements, ONG, société civile, entreprises - et en définissant des priorités.
Dès samedi 4 septembre, la mise à jour de la Liste rouge des espèces menacées de l'UICN permettra d'ailleurs de prendre la mesure de la poursuite de la destruction de notre environnement.
L'UICN doit également voter une série de motions lors du congrès. Notamment une déclaration finale qui devrait porter sur "la place de la nature dans les plans de relance économique post-COVID", "une nouvelle stratégie mondiale de la biodiversité ambitieuse" s'accompagnant d'un "plan d'action mondial pour les espèces", et "la contribution de la nature à la lutte contre le changement climatique", indique Sébastien Moncorps, directeur de l'UICN France.
La question de la santé dans le rapport de l'Homme à la nature sera également un point essentiel, alors que l'hypothèse d'une transmission du virus COVID-19 de la faune sauvage à l'Homme est centrale pour expliquer l'origine de la pandémie.
Nouveauté de cette édition, les organisations des peuples autochtones, dont le rôle est de plus en plus reconnu pour protéger la nature, pourront voter. Mais la participation des pays en voie de développement sera réduite, faute notamment de vaccins.
Autre nouveauté, le congrès, qui se tient pour la première fois en France depuis la création de l'UICN en 1948, comprendra une partie dédiée au grand public.
Car si les politiques publiques peinent à évoluer, "la sensibilisation du public est bien plus grande" que lors du dernier congrès en 2016, tout comme celle du monde économique, se réjouit Gavin Edwards de WWF International (Fonds mondial pour la vie sauvage).
AFP/VNA/CVN