>>Des défenseurs des animaux protestent contre la chasse dans des réserves en Alaska
Des dauphins du Marineland, le 7 décembre 2016 à Antibes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les manifestants ont scandé "Empty the tanks" (Videz les bassins) et déployé des banderoles demandant la fermeture des delphinariums en France. "On salue l'arrêté mais le combat continue pour nous, les dauphins n'ont rien à faire en détention", a expliqué Emmanuelle Sultani, de l'association C'est Assez !
"On envisage un recours à coup d’avocats, je les vois lundi 15 mai", a annoncé le directeur zoologique du Marineland Jon Kershaw, qui ne décolère pas : " Je ne sais pas ce qui est possible de faire légalement mais ce qui nous a le plus choqués c'est l’interdiction de la reproduction pour les dauphins. Le reste de l’arrêté, on savait".
"Ce qui me chagrine le plus, c’est que tout ce dossier a été fait avec notre collaboration (...) Le dernier arrêté de 1981 était obsolète et nous nous étions nous-mêmes imposés de vastes améliorations", a-t-il ajouté.
Pour les orques, Marineland avait anticipé l'arrêté publié le 6 mai et déjà commencé à mettre ses quatre orques sous contraceptifs, sous la forme d'un liquide ajouté aux rations de poisson, "chaque jour, comme la pilule".
Mais pour les dauphins, "cela nous condamne à séparer des groupes familiaux unis et ce n’est jamais bien de jouer avec les hormones", proteste M. Kershaw, qui supervise une soixantaine de soigneurs. "Cet arrêté a été fait pour le bien-être animal. Or, on va faire souffrir des animaux pour faire plaisir à des activistes, je ne peux pas appeler ça autrement que de la maltraitance !"
Dans une lettre ouverte publiée cette semaine, les soigneurs du parc déplorent eux aussi cette "incohérente décision", estimant que "si la reproduction est interdite, c’est maintenant que commence la maltraitance".
Ce à quoi la fondation Brigitte Bardot, qui soutient l’arrêté, a répliqué : "Si les soigneurs du Marineland d’Antibes se préoccupent soudainement de répondre aux besoins naturels des dauphins qu’ils maintiennent prisonniers, alors qu’ils leur offrent enfin la liberté !".
Premier employeur de travailleurs saisonniers dans les Alpes-Maritimes, Marineland, qui emploie 160 salariés à temps plein (et 500 saisonniers entre avril et août), accueille environ 850.000 visiteurs par an.
Un arrêté du ministère de l'environnement du 6 mai a imposé des règles plus strictes aux delphinariums et a interdit la reproduction des orques en captivité.