L'entraîneur allemand du Paris Saint-Germain, Thomas Tuchel, lors du match de L1 contre Rennes, le 7 novembre 2020 au Parc des Princes. |
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Le technicien s'est engagé pour 18 mois "avec le possibilité d'une prolongation", a indiqué le club dans son communiqué.
"Nous sommes très heureux d'avoir attiré l'un des meilleurs entraîneurs d'Europe", s'est félicitée la directrice générale du club, Marina Granovskaïa, au lendemain de l'annonce du départ de Frank Lampard.
Resté un an et demi en poste, l'ancien milieu et capitaine emblématique des "Blues" avait atteint la 4e place du championnat, qualifié pour la Ligue des Champions, et la finale de la Coupe d'Angleterre l'an dernier, au terme d'une saison perturbée par une interdiction de recruter et par la pandémie de COVID-19.
Mais un début de saison médiocre lui a finalement coûté sa place.
"Nous avons tous le plus grand respect pour le travail de Frank Lampard et son héritage à Chelsea. Mais dans le même temps, je suis très impatient de rencontrer ma nouvelle équipe et de participer au championnat de football le plus excitant", s'est réjoui Tuchel, cité dans le communiqué.
Le timing de son départ du PSG aura finalement été presque parfait, lui permettant, après quelques semaines de repos seulement, d'enchaîner sur un beau défi.
Thiago Silva et Pulisic, vieilles connaissances
Chelsea offre à Tuchel un effectif doté d'un réel potentiel, dans lequel le club a investi 250 millions d'euros cet été, avec un bon équilibre entre jeunesse et expérience, même s'il est un peu léger à la récupération, par exemple.
Tuchel arrive aussi à la tête d'une équipe qui, bien que 9e et sur une mauvaise dynamique - 7 points pris sur les 8 dernières journées - n'est qu'à 5 longueurs des places qualificatives pour la C1.
Dans son groupe, il retrouvera des joueurs avec qui il a des atomes crochus, comme Thiago Silva, l'un des ses hommes de base à Paris, mais aussi Christian Pulisic, qu'il avait lancé à Dortmund.
Sa nomination est aussi un signe envoyé aux pépites Timo Werner et Kaï Havertz qui représentent la moitié de l'argent dépensé cet été par les Blues, pour un rendement encore limité.
Chelsea avait depuis quelques semaines décidé que son prochain entraîneur serait germanophone, pour surfer sur la mode incarnée en Angleterre par l'entraîneur de Liverpool, Jürgen Klopp, ou l'Autrichien Ralph Hasenhüttl à Southampton.
L'ancien entraîneur de Leipzig, Ralph Rangnick, ainsi que l'actuel, Julian Nagelsmann, avaient été sondés.
Des coaches aux idées tactiques claires, comme Tuchel, à l'inverse d'un Frank Lampard qui, malgré sa glorieuse carrière de joueur, restait un coach en devenir.
La barre sera très haute
La joie du propriétaire de Chelsea, le Russe Roman Abramovich, lors de la remise du titre de champion de Premier League, à Londres, après le match contre Sunderland. Photo : AFP/VNA/CVN |
Après avoir imprimé rapidement sa marque à Dortmund ou Paris, où il a succédé à Klopp et Unai Emery, des entraîneurs réputés pour leur identité de jeu marquée, Tuchel se retrouve à Londres face à une feuille presque blanche.
Son prédécesseur a parfois semblé tâtonner et ce que Tuchel perdra en légitimité "historique" au sein du club, il le compensera par son tempérament affirmé.
Réputé pour son sens du détail, son caractère entier et ses relations parfois difficiles avec joueurs ou dirigeants, Tuchel s'inscrit sur le banc des Blues dans la lignée des "mâles dominants" qu'ont pu être José Mourinho, Antonio Conte ou, dans une moindre mesure, Maurizo Sarri.
Il en aura bien besoin pour reprendre en main un effectif que le club n'a pas réussi à dégraisser, crise économique liée au COVID-19 oblige, et où les mécontents (Marcos Alonso, Emerson Palmieri, Jorginho ou son compatriote Antonio Rüdiger) sont nombreux.
À plus long terme, on peut se demander combien de temps passera avant que ses manières parfois peu diplomatiques ne se heurtent à Granovskaïa, au président Bruce Buck ou à Roman Abramovich, dénués de toute patience. L'Allemand sera le 14e entraîneur des Blues depuis la fin du premier passage de Mourinho en septembre 2007.
Dans un club légèrement moins huppé que le PSG, mais dans un championnat beaucoup plus compétitif que la L1, la barre sera très haute pour Tuchel.
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