Angleterre : les trains à l'arrêt pour une nouvelle journée de grève

Le trafic ferroviaire a été paralysé vendredi 3 février en Angleterre, les cheminots se mobilisant pour demander augmentation des salaires et meilleures conditions de travail, alors que les mouvements sociaux ne faiblissent pas face à l'envolée des prix.

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À la gare de Saint-Pancras, à Londres le 3 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les compagnies ferroviaires ont annoncé de fortes perturbations. Certaines ont dû annuler la totalité des trajets.

Il s'agit du deuxième débrayage des cheminots en trois jours au Royaume-Uni. Mercredi 1er février, ils avaient participé aux côtés d'enseignants et d'agents public à la plus importante grève depuis une décennie dans le pays.

Les syndicats Aslef et RMT, qui ont appelé à la grève de vendredi 3 février, demandent une augmentation des salaires des cheminots et de meilleurs conditions de travail alors que le pays est plombé par une inflation bloquée à plus de 10% depuis des mois.

Les représentants des compagnies ferroviaires ont critiqué le rejet par les syndicats d'une proposition d'augmentation des salaires des conducteurs de 8% sur deux ans.

"On nous demande de renoncer à la négociation collective", a réagi, auprès de l'agence de presse britannique PA, Simon Weller du syndicat Aslef. "Il était évident que cet accord allait être rejeté. Il était conçu pour échouer", a-t-il jugé.

"Nous avions espéré que les responsables d'Aslef participeraient de manière constructive pour faire avancer les négociations plutôt que d'organiser de nouvelles grèves inutiles", a réagi le Rail Delivery Group, qui représente les compagnies. "Nous ne pouvons que nous excuser pour les perturbations", a ajouté l'organisation patronale.

Les mouvements sociaux se multiplient dans tous les secteurs au Royaume-Uni face à la crise du coût de la vie. Lundi prochain 6 février, les infirmières seront de nouveau en grève, après avoir cessé le travail en décembre pour la première fois de leur histoire.

"Question de choix"

Leur débrayage a toutefois été annulé au Pays de Galles et le syndicat des ambulanciers GMB y a aussi suspendu son mouvement prévu le même jour, après une nouvelle offre mise sur la table par le gouvernement local.

Cette suspension "est possible parce que le gouvernement était prêt à parler des salaires, une leçon pour ceux au pouvoir de l'autre côté du pont sur la Severn", c'est-à-dire en Angleterre, a déclaré Nathan Holman, un responsable du syndicat.

"Si les autres gouvernements peuvent négocier et trouver plus d'argent (pour les salaires de) cette année, le Premier ministre (Rishi Sunak) peut faire la même chose" en Angleterre, a réagi Pat Cullen, la secrétaire générale du Royal College of Nursing, représentant les infirmières.

Ces mouvements, d'une ampleur inédite depuis les années 1980 sous la Première ministre Margaret Thatcher, rencontrent un relatif soutien du public, surtout dans les secteurs de la santé, mais le gouvernement conservateur reste accroché à une position ferme et veut légiférer pour limiter le droit de grève.

Dans une interview jeudi soir 2 février à la chaîne TalkTV, le Premier ministre Rishi Sunak a affirmé qu'il "adorerait donner aux infirmières une augmentation massive", s'il le pouvait.

"Mais c'est une question de choix", a-t-il dit, estimant que le gouvernement avait déjà injecté "des sommes records" dans le NHS, le service de santé public, malgré la crise.

AFP/VNA/CVN

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