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Lors de ce séminaire, Trinh Thi Kim Ngoc, chef du département de l'éducation spéciale du Collège central de l’éducation de Hô Chi Minh-Ville, a déclaré que de nombreux parents et enseignants confondent encore "intervention" (1 enseignant - 1 enfant) et "intervention précoce" (1 enseignant - 1 enfant - 1 parent). Ainsi, l'intervention précoce est une activité spécifique pour les enfants de moins de 6 ans incluant la présence à la fois de psychologues, de professionnels de la santé et des parents.
Lancement d’un centre de soutien pour enfants ayant des besoins spécifiques. |
L'intervention précoce est divisée en 2 phases : dans la première étape, entre 0 et 3 ans, l'enseignant développe un programme pour guider le comportement des parents avec leurs enfants, à la maison ou dans les centres et à l’école. Dans la phase 2, entre 3 et 6 ans, les enseignants d'intervention précoce soutiennent en priorité les enseignants dans leur travail aupres des enfants.
Trinh Thi Kim Ngoc admet qu'à l'heure actuelle, de nombreuses familles avec des enfants atteints de troubles du spectre autistique au Vietnam ont encore peur et hésitent à partager les problèmes de leurs enfants avec la communauté. À cause de cela, c’est bien souvent trop tard pour que les experts puissent intervenir à temps et efficacement pour aider l’enfant dans son développement.
L’expert a indiqué que le programme d’intervention précoce est apparu pour la première fois à Hô Chi Minh-Ville en 1995 dans le cadre d’un programme de coopération entre le Vietnam et les Pays-Bas pour les élèves malentendants. Le programme a duré 10 ans, au cours desquels de nombreux enfants se sont intégrés avec succès dans les lycées, devenant des citoyens utiles à la société. Dans les années suivantes, le programme a été étendu à de nombreuses situations de handicap : enfants malvoyants, enfants autistes, enfants ayant un déficit d'attention accru, etc.
À la question de savoir s’il est difficile aujourd’hui de mettre en œuvre une intervention précoce, Trinh Thi Kim Ngoc a indiqué, qu’actuellement, les spécialistes dans divers types de handicaps sont peu nombreux et ne reçoivent pas encore de formation de qualité suffisante pour assurer un diagnostic pertinent en toutes circonstances. Ainsi, de nombreux parents rencontrent des difficultés lorsqu’ils amènent leurs enfants en consultation dans des centres de santé donnant des diagnostics différents. De plus, aujourd’hui, la plupart des deux parents travaillent et ne prennent pas forcement le temps de mettre en œuvre une intervention précoce quand elle doit être nécessaire.
Aujourd’hui, l’intervention précoce n’est pas encore institutionnalisée au Vietnam. Ainsi, la Faculté d'éducation spéciale des écoles pédagogiques n’offre pas de formation à l’intervention précoce, seulement à l’éducation spécialisée. En outre, le fait que le Ministère de l’éducation et de la formation n’ait pas de programme national d’éducation pour les enfants ayant des besoins spécifiques oblige chaque école à mettre en œuvre un programme et une méthode différents.
Or, aujourd’hui, il est urgent d’agir. Selon Simona, directrice du centre de développement de l'enfant de l'hôpital Gia Khang (7e arrondissement), un grand nombre d'enfants éprouvent désormais des difficultés de développement dans leurs premières années. Selon cette experte, un enfant sur 54 est identifié avec un trouble du spectre autistique. Présent chez tous les groupes raciaux, ethniques et socio-économiques du Vietnam, l’autisme est quatre fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles.
Dans une étude menée entre 2009 et 2017, un enfant sur six (taux de 17%) âgé de 3 à 17 ans a reçu un diagnostic de troubles du développement, comprenant entre autres, l'autisme, le trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention, la déficience visuelle, ou encore la paralysie cérébrale.
En outre, selon les informations du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, seuls 49 documents relatifs aux troubles du spectre autistique sont actuellement utilisés au Vietnam. Cependant, lorsqu'on leur pose la question, seuls 15,9% des parents d'enfants autistes ont déclaré avoir accès à ces documents. La plupart d’entre eux recherchant principalement les informations sur Internet. En raison du manque d'informations, de nombreuses familles ratent la période la plus importante, entre 0 à 6 ans, qui est idéale pour une intervention précoce.
Pendant le séminaire, de nombreux parents sont intervenus. Parmi eux, le papa d’un enfant de 5 ans qui a déclaré que lorsqu'il a découvert que son enfant avait des problèmes de développement intellectuel, le couple a emmené l'enfant au Nord Vietnam, et a reçu de nombreux diagnostics différents. "Le plus important est de donner aux parents la possibilité d’avoir un diagnostic très tôt. Les 6 premières années de la vie de mon enfant ont passé si vite que je ne pouvais pas le laisser expérimenter de nombreux programmes différents", a déclaré ce parent.
À cette occasion, l'organisation éducative Embassy Education a inauguré et mis en service un centre d'éducation dédié pour soutenir et fournir des programmes d'intervention précoce et parascolaires pour les enfants de moins de 6 ans ayant des besoins spéciaux (enfants atteints de troubles du spectre autistique, enfants ayant des difficultés à contrôler le corps et les mouvements, le langage, la communication, le comportement et l'interaction sociale, la régulation émotionnelle, l'adaptation environnementale ou encore la sociabilité).
Texte et photo : Minh Thu/CVN