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Le village suisse de Bondo après un glissement de terrain, sur une photo fournie le 24 août par la police cantonale des Grisons. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon la police cantonale des Grisons (Sud-Est), les huit randonneurs allemands, autrichiens et suisses "n'ont pas pu être retrouvés" pour le moment.
Le ministère autrichien des Affaires étrangères a indiqué qu'un couple figurait parmi les alpinistes disparus. Selon le journal suisse Blick, il y aurait également quatre Allemands et deux Suisses.
Par ailleurs, un groupe de six randonneurs, dont les proches craignaient qu'ils n'aient été emportés par l'impressionnante coulée de boue et de roches, ont été retrouvés en Italie, d'où ils n'avaient pas bougé.
Les autorités ont mis sur pied une zone d'exclusion aérienne d'un rayon de 5 km pour faciliter le travail des sauveteurs.
Selon Blick, citant un porte-parole de la police, les téléphones portables ne passent pas partout dans cette région. "Nous espérons que c'est la raison pour laquelle nous n'avons pas pu contacter les personnes disparues", a expliqué ce porte-parole, Markus Walser.
L'accident est survenu mercredi 23 août à 09h30 (07h30 GMT). Une masse rocheuse de quatre millions de mètres cubes s'est détachée de la paroi du Piz Cengalo et s'est déversée dans une vallée en direction du petit village de Bondo, à proximité de la frontière italienne, a expliqué Martin Keize, à la Direction des forêts et des risques naturels des Grisons.
Village évacué
Alertés par un "système d'alarme dans la montagne, la police et les pompiers ont évacué" les habitants du village, a expliqué à l'AFP une porte-parole de la police des Grisons, Chiarella Piana.
Glissement de terrain en Suisse. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une centaine de personnes ont quitté en urgence le village, certaines par hélicoptère. Deux refuges ont également été évacués.
Des habitants ont pu être hébergés dans des hôtels des environs, notamment dans le village de Castasegna, à la frontière italienne.
"Six habitants de Bondo ont passé la nuit chez moi. Aujourd'hui, il en reste encore deux", a déclaré à l'AFP Angela Gianotti, manager de l'hôtel Garni Post à Castasegna. À propos des 8 randonneurs portés manquants, elle a ajouté que selon le responsable du refuge Sciora, situé au-dessus de Bondo, "ils étaient partis mercredi matin 24 août en groupes de 2, 2 et 4, mais qu'ils n'avaient plus donné de nouvelles".
D'autres habitants de Bondo ont trouvé refuge chez des particuliers.
"Quatre habitants de Bondo doivent arriver aujourd'hui chez moi", a déclaré à l'AFP Simona Rauch, pasteur de l'Église réformée dans cette région du Val Bregaglia.
Une trentaine a également été hébergée dans le centre sanitaire de Bregaglia, juste en face de Bondo, a indiqué à l'AFP son directeur, Alain Vetterli. "Certains sont venus en voiture, d'autres en hélicoptère", a-t-il dit. Depuis, une quinzaine, essentiellement des touristes venus d'autres régions suisses sont repartis.
Au total, douze bâtiments ont été endommagés ou détruits, dont cinq à Bondo, selon la police. La route principale de la vallée sud des Grisons, reliant Stampa à Castasegna, a été fermée.
Les résidents ne peuvent pas retourner dans leur maison. Une réévaluation de la situation par les autorités aura lieu vendredi 25 août à 10h00 (08h00 GMT).
"Ni eau, ni électricité''
"Les gens sont partis immédiatement en laissant tout derrière eux. Pour l'instant il n'y a ni eau, ni électricité dans le village de Bondo", a indiqué Mme Rauch.
Sur des vidéos, on voit une importante coulée de boue dévaler le flanc de la montagne, telle une avalanche, et détruire tout sur son passage.
"Hier matin, à l'heure du petit-déjeuner, mes clients et moi avons vu des rochers se détacher de la montagne en face et glisser vers Bondo, dans un gros nuage de fumée. J'ai immédiatement prévenu la commune", a raconté à l'AFP Christian Speck, manager de l'hôtel Palazzo Salis à Soglio, à quelques kilomètres en face de Bondo.
Selon le service sismologique suisse, les "vibrations" équivalaient à un séisme de magnitude 3.
Cet "événement était attendu" depuis plusieurs années car des chutes de pierre avaient été enregistrées dans la zone en 2011, 2012, 2016 et le 21 août 2017, explique le service sismologique suisse sur son site internet.
Un gros éboulement s'était déjà produit fin 2011 au Piz Cengalo. Environ 1,5 million de mètres cubes de roches étaient tombées dans une vallée inhabitée.
À la suite de cet incident, le système d'alarme automatique a été installé.
AFP/VNA/CVN