Allier la sécurité alimentaire à l'industrialisation

Un projet d'arrêté gouvernemental sur la gestion des terres rizicoles pour assurer la sécurité alimentaire nationale est en cours d'élaboration par le Département de la culture du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Objectif : protéger les terres arables ainsi qu'accélérer industrialisation et modernisation. Avis de Nguyên Tri Ngoc, directeur de ce département.

* Les localités rizicoles bénéficient fréquemment de rentrées fiscales inférieures à celles spécialisées dans l'industrie et les services. Les riziculteurs sont en outre exposés aux risques que présentent les calamités naturelles et les fluctuations des cours du marché. L'abandon de riziculture se produit-il ?

De manière générale, les métiers agricoles apportent de modestes revenus. Mais parmi ceux-ci, les riziculteurs ont des revenus plus faibles, d'où un abandon afin de trouver une activité satisfaisant mieux aux besoins de la vie quotidienne. C'est pour cette raison que le gouvernement a pris plusieurs mesures d'assistance des riziculteurs.

Ces provinces de production agricole aux budgets modestes connaissent par conséquent des difficultés, notamment en termes de développement socioéconomique. Ainsi, dans la volonté de développer l'économie locale, les autorités préfèrent affecter les terres rizicoles à d'autres types de production. Réponse rationnelle devant des faits objectifs, une telle solution met en jeu la sécurité alimentaire nationale. Et compte tenu du besoin d'assurer cette dernière, l'important est de la mettre d'accord avec industrialisation et modernisation.

* Quelles mesures ce projet d'arrêté gouvernemental retient-il ?

Celui-ci comprend 2 parties, l'une sur les mesures de protection des terres rizicoles, et l'autre sur les politiques d'encouragement de la riziculture. Deux aspects du problème qui sont en interrelation. Il faut dire que l'élaboration d'un tel texte est un exercice difficile, sinon un véritable casse-tête... La protection des terres rizicoles exige un aménagement précis de la production agricole. On ne peut pas protéger de façon rigide les terres arables sans favoriser les ouvrages pour la modernisation et l'industrialisation, ainsi que le développement des zones urbaines. Il faut déterminer les superficies nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire, et celles permettant l'industrialisation du pays.

Le Département de l'agriculture a proposé de stabiliser la superficie de la riziculture à 3,6-3,8 millions d'hectares en 2030, dont 3,2 millions d'hectares ne pouvant être affecté à une autre activité qu'agricole. Ainsi, elles pourront être utilisées pour la culture d'autres plantes de haute valeur économique, mais elles ne pourront être destinées aux communications, à l'industrie ou aux services... L'objectif de faire du Vietnam un pays industrialisé en 2020 n'est pas contraire à la garantie de la sécurité alimentaire nationale.

En tant que pays agricole, mais le Vietnam dispose d'une modeste superficie de riziculture per capita, de l'ordre de 500 m². Si le Vietnam a une population de 86 millions de personnes, ses rizières ne totalisent que 4,1 millions d'hectares, ce qui est faible en comparaison, par exemple, de la Thaïlande qui en possède 9,8 millions d'hectares pour une population de 65 millions de personnes.

* Une superficie fixée au niveau national, mais quid au niveau local ?

L'aménagement des terres réservées à la riziculture dans chaque localité dépend de leur situation, de leurs avantages et de leurs besoins. Les autorités locales doivent participer à cet aménagement afin d'avoir pleinement conscience de l'importance de protéger les terres rizicoles. C'est une méthode efficiente pour prévenir une affectation massive des terres rizicoles à d'autres activités. Il faut bien évaluer les intérêts au niveau local et national.

Le Département de la culture a fait un essai en demandant aux autorités locales de fixer elles-mêmes les superficies de riziculture. Le résultat est de 2,2 millions d'hectares, un chiffre très éloigné de celui proposé par ledit département (3,6-3,8 millions d'hectares).

Garantir la sécurité alimentaire implique, outre un bon aménagement, des mesures de sanctions dissuasives. L'Etat doit renforcer les infrastructures des régions littorales et lointaines, afin d'attirer davantage les investisseurs.

Ngân Huong/CVN

(23/09/2009)

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