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La chancelière Angela Merkel (gauche) et le numéro deux de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer. |
Elle était la favorite d’Angela Merkel : Annegret Kramp-Karrenbauer est devenue lundi 19 février numéro deux de la CDU, le parti conservateur au pouvoir en Allemagne. Sa désignation a suscité «une large approbation» au sein de la direction, a souligné la chancelière lors de leur conférence de presse commune.Cheffe du gouvernement du petit État régional de Sarre, cette femme de 55 ans doit devenir secrétaire générale de l’Union démocrate-chrétienne (CDU). À ce poste stratégique, elle épaulera Angela Merkel, elle-même présidente du parti depuis 2000. Surnommée la «Merkel de la Sarre» ou la «mini-Merkel», en raison de sa proximité idéologique et de caractère avec la chancelière, elle est aussi souvent désignée par ses initiales «AKK».C’est elle qui a souhaité occuper le poste, a précisé Angela Merkel. «Cette idée m’a beaucoup touchée et je m’en suis tout de suite emparée», a ajouté la chancelière, sans toutefois l’adouber officiellement pour lui succéder à la tête du gouvernement fédéral. L’intéressée a, elle aussi, esquivé la question de son potentiel statut de «princesse héritière» : «Je ne fais pas mienne cette étiquette», a-t-elle balayé.«AKK» succédera à Peter Tauber, 43 ans, démissionnaire pour raisons de santé et très critiqué au sein de la CDU depuis un résultat décevant aux dernières législatives. Le mouvement était arrivé certes en tête mais avec un score historiquement mauvais (32,9%). Elle sera officiellement investie lors d’un congrès du parti dans une semaine à Berlin.Habituée à gouverner avec le centre gaucheMariée et mère de trois enfants, cette diplômée en science politique et en droit public à la mise classique - cheveux courts et lunettes rectangulaires - est à la tête depuis 2011 de l’Etat régional de Sarre, le plus petit d’Allemagne.Repérée depuis longtemps par Angela Merkel, elle a gagné ses galons en mars 2017 en gardant sa région dans le giron conservateur et en mettant du même coup en échec les sociaux-démocrates, pourtant portés à l’époque par la popularité alors très forte de leur président Martin Schulz.Encore peu connue à l’échelon fédéral, sans expérience ministérielle nationale, elle est «extrêmement populaire» au sein de la CDU, note l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. La chancelière lui a du coup confié un rôle clé lors des récentes négociations ayant abouti à un accord de coalition avec les sociaux-démocrates.«AKK» a l’expérience des «grandes coalitions» avec le centre gauche et dirige elle-même la Sarre avec les sociaux-démocrates pour un deuxième mandat consécutif. Elle défend comme Angela Merkel un cap centriste pour la CDU, face aux demandes croissantes en son sein d’un virage nettement plus conservateur pour faire barrage à la montée de l’extrême droite.Elle est en revanche plus ferme que son aînée sur la question des migrants, principalement l’expulsion de ceux déboutés du droit d’asile ou qui trichent sur leur identité. Cette catholique pratiquante - Angela Merkel, fille de pasteur, est protestante - est également hostile à un assouplissement de l’interdiction de la publicité pour l’avortement.
AFP/VNA/CVN