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Thyssenkrupp et Tata vont fusionner leurs pôles acier en Europe. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après un an de discussions, les deux groupes ont signé une "déclaration d'intention" prévoyant la création d'une coentreprise sidérurgique en 2018, qui visera le deuxième place du marché européen derrière ArcelorMittal, ont-ils annoncé mercredi 20 septembre dans un communiqué commun.
Les futurs mariés tablent sur 400 à 600 millions d'euros d'économies annuelles et prévoient de supprimer environ 4.000 postes dans la production et l'administration, répartis "à peu près à égalité" entre les deux groupes.
Baptisée "Thyssenkrupp Tata Steel", leur coentreprise devrait être une holding installée aux Pays-Bas, avec une direction paritaire, qui emploiera quelque 48.000 salariés sur 34 sites.
Ce nouveau sidérurgiste européen, qui ambitionne de devenir le dauphin du géant mondial ArcelorMittal, réalisera un chiffre d'affaires à périmètre comparable de 15 milliards d'euros et produira environ 21 millions de tonnes d'acier par an.
Mais le projet doit encore passer l'obstacle du conseil de surveillance de Thyssenkrupp où les représentants des salariés, selon une particularité allemande, détiennent la moitié des sièges.
Une réunion est justement programmée ce week-end au siège de l'industriel à Essen, alors que le puissant syndicat IG Metall déplorait lundi 18 septembre "un déficit total d'information" de la part de la direction.
En pleine campagne pour les législatives allemandes, prévues dimanche 17 septembre, le vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel a apporté lundi 18 septembre son soutien aux syndicats, estimant qu'"aucune solution allant à l'encontre des salariés" n'était "concevable" dans ce dossier.
Baptisée "Thyssenkrupp Tata Steel", la coentreprise des deux groupes devrait être une holding installée aux Pays-Bas. |
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À l'inverse, le ministre britannique de l'Économie, Greg Clark, a salué un "pas important" pour l'industrie sidérurgique du pays, estimant que la fusion pourrait garantir l'avenir du site gallois de Port Talbot, où Tata emploie 4.000 personnes et fait vivre de nombreux sous-traitants.
"Comme d'habitude, le diable réside dans les détails et nous demandons plus de garanties sur les emplois, l'investissement et la production" au Royaume-Uni, a de son côté commenté Roy Rickhuss, représentant des trois syndicats britanniques de l'acier, tout en saluant la "logique industrielle d'un tel partenariat".
Thyssenkrupp, qui fabrique de l'acier mais aussi des ascenseurs, des sous-marins ou des composants automobiles, a décidé de miser davantage sur les biens industriels et les activités de services, pour devenir moins dépendant du marché de l'acier.
Selon plusieurs médias allemands, le groupe pourrait aussi se heurter au scepticisme de son deuxième actionnaire, le fonds suédois Cevian, dubitatif sur les synergies attendues de cette fusion.