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Le siège de la Réserve fédérale américaine à Washington, le 17 septembre 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Comité monétaire (FOMC) doit publier un communiqué et de nouvelles prévisions économiques à 18h00 GMT et surtout, Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), tiendra une demi-heure plus tard, l'avant-dernière conférence de presse de son mandat à la tête de la puissante banque centrale. Celui-ci s'achève en février mais pourrait être reconduit par Donald Trump.
Si les marchés financiers ne s'attendent pas une hausse des taux d'intérêt à l'issue de cette réunion, ils anticipent le coup d'envoi de la réduction du bilan de la Fed qui pourrait commencer en octobre.
"Les taux seront laissés en l'état mais on s'attend à ce que la Fed annonce la diminution de ses actifs qui commencera dans les toutes prochaines semaines", affirment les économistes de Pantheon Macroeconomics.
Pour George Goncalves, analyste chez Nomura, "il y a beaucoup d'excitation autour de cette réunion (...) qui est unique car le FOMC va probablement commencer la réduction de son bilan".
Il s'agit pour la banque centrale de réduire progressivement l'amas de titres collectés après la crise de 2008 pour peser à la baisse sur les taux et soutenir la reprise. Ceux-ci ont enflé pour atteindre la somme inouïe de 4.500 milliards de dollars en bons du Trésor et de titres appuyés sur des créances hypothécaires. Cette démarche est considérée comme un outil passif de resserrement monétaire.
Les investisseurs auront aussi les yeux braqués sur les projections médianes de relèvements des taux pour l'année prochaine. Lors de ses dernières prévisions en juin, le FOMC misait sur une dernière hausse d'un quart de point de pourcentage (0,25 point) pour 2017, soit en décembre, et trois autres en 2018.
"Je crois que les membres du Comité monétaire penchent toujours pour une hausse en décembre car ils sont suffisamment nombreux à penser que la faible inflation n'est que temporaire" a affirmé à l'AFP Tim Duy, un professeur d'économie à l'Université d'Oregon, spécialiste de la Fed.
Ouragans et succession
La présidente de la Fed, Janet Yellen, le 12 juillet à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mais d'autres économistes sont plus dubitatifs alors que l'inflation, à 1,4% selon le baromètre favori de la Fed, peine à remonter vers la cible de 2%, un niveau estimé sain pour l'économie.
Néanmoins, les prix ont frémi au mois d'août à la faveur d'une hausse des coûts énergétiques, l'indice CPI ayant grimpé de 0,4% le mois dernier, sa plus forte hausse en sept mois.
Les taux d'intérêt au jour le jour, qui fixent le coût de l'argent que les banques se prêtent entre elles, se situent actuellement entre 1% et 1,25% après avoir été relevés trois fois depuis l'élection de Donald Trump en novembre 2016.
Les acteurs financiers seront aussi "curieux d'entendre ce que Janet Yellen a à dire sur l'impact potentiel des ouragans sur l'économie" après le passage dévastateur d'Harvey au Texas fin août et d'Irma début septembre en Floride, selon les analystes de Pantheon Macroeconomics.
Au cours de la conférence de presse, Mme Yellen sera aussi indubitablement interrogée sur son avenir, alors que Donald Trump se penche sur une liste de candidats à sa succession, dont elle-même.
Selon une enquête menée auprès de 42 économistes par la chaîne d'informations financière CNBC, 38% estiment que la démocrate Janet Yellen, 71 ans, a des chances d'être renommée par le président républicain contre 10% seulement qui le pensaient en juillet.
Ce revirement d'opinion notable s'explique par le fait que Gary Cohn, l'économiste en chef de la Maison Blanche, semble avoir sabordé ses chances de prendre la tête de la Fed après avoir critiqué l'attitude de Donald Trump sur les violences racistes de Charlottesville en août.
AFP/VNA/CVN