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Airbnb a indiqué mardi 1er décembre vouloir lever jusqu'à 2,6 milliards d’USD à Wall Street. |
La société, qui est parvenue à redresser la barre après quelques mois difficiles au début de la pandémie, propose de mettre sur le marché 51,9 millions d'actions, à une fourchette de prix allant de 44 USD à 50 USD l'unité selon des documents financiers publiés mardi 1er décembre. En ajoutant un paquet de titres réservés aux banques conseillant le groupe dans cette aventure boursière et en intégrant des actions accordées aux employés, Airbnb pourrait peser jusqu'à 35 milliards de dollars sur la plateforme boursière Nasdaq, où le groupe prévoit de coter sous le symbole "ABNB".
L'entreprise, née à San Francisco il y a 13 ans, a créé un concept qui a bouleversé l'industrie des voyages professionnels et du tourisme, avec 4 millions d'hôtes à son compteur et plus de 825 millions de clients. Sa valorisation était montée jusqu'à 31 milliards d'USD lors d'une levée de fonds au printemps 2017 avant de retomber à 18 milliards en avril, selon la chaîne CNBC. Airbnb était alors heurté de plein fouet par les mesures sanitaires imposées dans le monde à l'hiver et au printemps dernier - son chiffre d'affaires des neuf premiers mois de 2020 a plongé de 32% sur un an.
L'entreprise a dû lever en urgence 2 milliards d’USD pour faire face à la crise et licencier environ 25% de ses salariés. Mais le groupe a relevé la tête pendant les vacances d'été, qui lui avaient déjà permis de dégager des profits sur un trimestre en 2018 et 2019. De juillet à septembre cette année, le groupe a gagné 219 millions de USD. Airbnb a notamment profité de l'appétit pour les longs week-ends et vacances à proximité, ainsi que de gens désireux de télétravailler depuis un autre lieu que leur domicile.
Spéculation immobilière
La résurgence actuelle de la pandémie dans le monde pourrait mettre à mal ces efforts, la maladie ayant entraîné de nouveaux confinements. Mais le simple fait qu'Airbnb parvienne à dégager des bénéfices trimestriels peut représenter un atout à Wall Street, où nombre de sociétés relevant de l'économie du partage, comme Uber, sont entrées en Bourse sans avoir jamais réussi à être rentables.
Le concept d'Airbnb est né en 2007, alors que Brian Chesky et Joe Gebbia cherchaient un moyen de payer leur loyer. Au moment où se propageait une grave crise financière dans le monde, l'idée de trouver des logements temporaires moins chers, ou de gagner un peu d'argent en louant une chambre, a rapidement séduit un certain public.
Airbnb a rencontré des résistances en chemin, plusieurs municipalités et des hôteliers s'inquiétant de voir des logements privés se transformer de facto en hôtels, privant les habitants de logements, favorisant la spéculation immobilière et créant un manque à gagner pour le secteur hôtelier traditionnel. La société avait démarré son processus d'entrée en Bourse à l'été, suivant un dispositif qui permet de ne pas avoir à dévoiler immédiatement tous ses chiffres et ainsi de s'exposer plus en douceur aux marchés.
Son arrivée à Wall Street est attendue depuis longtemps : le groupe avait annoncé en septembre 2019 vouloir poser ses valises en Bourse en 2020. Nombre de groupes du secteur technologique ont fait un choix similaire, telle la société d'analyse de données Palantir ou celle de stockage dans le cloud Snowflake qui ont fait leurs premiers pas sur les marchés en septembre. La fin de l'année s'annonce active avec les introductions en Bourse éventuelles de la plateforme de jeux Roblox, du site de ventes en ligne Wish ou du service de livraison de nourriture DoorDash.
AFP/VNA/CVN