Le ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement (MRE) vient d'organiser une conférence consultative pour collecter les avis d'experts sur la stratégie nationale de lutte contre le changement climatique et la hausse du niveau de l'océan.
Selon le MRE, le climat du pays présentera des changements importants. Vers la fin du XXIe siècle, la température moyenne aura augmenté de 2,3°C. La pluviosité augmentera fortement à la saison des pluies mais baissera considérablement pendant la saison sèche. Le niveau de l'océan montera de 75 cm par rapport aux années 1980-1999, a souligné Trân Hông Hà, vice-ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement.
Le secteur agricole sera le plus affecté. Selon l'Institut international de recherche sur le riz, si la température du globe augmente de 1°C, la production nationale de riz et de maïs baissera respectivement de 10% et de 20%. Si 5.000 km² du delta du fleuve Rouge et 20.000 km² de celui du Mékong sont sous les eaux, la production agricole nationale baissera de 12%, soit cinq millions de tonnes. En outre, la pénétration d'eau salée cause une perte importante de terres cultivables. Le Vietnam figure au 2e rang parmi les cinq pays les plus touchés par le changement climatique et la montée du niveau de la mer. Les régions littorales, les deltas du Mékong et du fleuve Rouge sont plus menacés. Vingt millions de personnes y vivent.
Action pour un développement durable
Le MRE a averti que la fréquence et l'intensité des calamités naturelles iront croissantes. D'où des pertes importantes d'un point de vue humain et matériel. Ces dernières années, les provinces du delta du fleuve Rouge ont souffert de graves sécheresses causées par la baisse du niveau du fleuve Rouge, qui a atteint son niveau le plus bas depuis un siècle.
Les effets du changement climatique sur le Vietnam sont déjà visibles. Depuis un siècle, la température et le niveau de la mer ont augmenté, respectivement, de 0,1°C et de 2,5-3 cm par décennie. Conséquences : pluviosité irrégulière, crues, inondations, sécheresse plus fréquentes et plus marquées, pertes de terres fertiles dans les deux "greniers à riz" (deltas du fleuve Rouge et du Mékong). Sans compter incendies de forêt, épidémies à répétition... en raison de la hausse des températures. Sécheresses, inondations, remontées d'eau salée conduisent à la disparition des terres agricoles. D'où une baisse de la production agricole nationale de six millions de tonnes, soit 13%. En outre, les affections seront encore observées dans l'aquaculture et dans la riziculture à cause des pluies acides.
Le Vietnam accorde une grande attention à la lutte contre le changement climatique. Il a adopté la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, le Protocole de Kyoto et a élaboré un programme national de lutte contre le changement climatique. Concernant les missions de 2011, les priorités concernent la construction de digues fluviales et maritimes, la protection des lacs-réservoirs, le reboisement des mangroves et, en particulier, l'édification d'un plan des régions menacées par la montée des eaux. Le plus important, c'est le problème financier, a indiqué le ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement Pham Khôi Nguyên. Il a encouragé donc l'élargissement de l'aide publique au développement et la participation des particuliers, des organisations et des entreprises du pays et de l'étranger.
Thê Linh/CVN