C'est ce qu'a souligné l'avocat Jonathan Moore, conseiller de l'Association des victimes de l'agent orange/dioxine du Vietnam (VAVA), pour le procès intenté par les victimes vietnamiennes de l'agent orange/dioxine contre 37 compagnies américaines des produits chimiques ayant fabriqué ce toxique déversé au Vietnam par l'Armée américaine pendant la guerre, après la décision rendue publique le 2 mars par la Cour suprême américaine de ne pas examiner la plainte des victimes vietnamiennes.
La Cour n'a donné aucun commentaire sur sa décision, prise le 27 février dernier, rejetant ainsi la plainte des victimes vietnamiennes et 2 autres plaintes des vétérans américains contre les fabricants de produits chimiques américains pour leur demander d'indemniser les dommages.
Auparavant, la pétition des victimes vietnamiennes avait été rejetée par la Cour d'appel fédérale de New York, bien que plusieurs recherches scientifiques comme les réalités prouvent un lien direct entre ces défoliants, les cancers, le diabète et les malformations congénitales.
De son côté, Merle Ratner, coordinatrice de Vietnam agent orange relief and responsibility campaign (VAORRC), s'est déclarée indignée, en tant qu'une citoyenne américaine, que la Cour suprême américaine avait refusé la justice à plus de 3 millions de victimes vietnamiennes de l'agent orange/ dioxine ainsi qu'aux vétérans américains affectés par ce produit nocif.
Elle a annoncé que ce procès de la VAVA avait bénéficié d'un soutien public sans précédent tant aux États-Unis que dans le monde pour demander la justice et la compensation aux victimes vietnamiennes. "Les Américains continuerons de lutter pour demander la justice et la compensation aux victimes et pour nettoyer les points chauds au Vietnam", souligne-t-elle.
Les procès liés à l'agent orange/ dioxine sont une longue lutte pour la justice lancée depuis la fin de la guerre par les vétérans américains conduisant à un arrangement en 1984 selon laquelle les compagnies chimiques américaines, dont Dow Chemical et Monsanto, ont accepté de verser 180 millions de dollars à un fonds de compensation.
Outre le procès en cours de la VAVA, 2 vétérans américains ont déposé une pétition pour demander leur droit dans cette somme.
Lors de son interview accordée hier au journal en ligne VietNamNet, le secrétaire général de la VAVA, Trân Xuân Thu, affirme que cette décision de la Cour suprême américaine "ne met pas fin" à la lutte pour la justice des victimes vietnamiennes. "Nous poursuivrons le combat par d'autres voies. Cette décision ne peut mettre un terme à tous les aspects touchant à la situation des victimes vietnamiennes de l'agent orange/dioxine", souligne-t-il.
La VAVA affirme que la décision de la Cour suprême américaine "va à l'encontre de la réalité", celle de l'extrême gravité des séquelles de la dioxine pour des millions de Vietnamiens.
M. Thu rappelle aussi que parallèlement à ce combat pour la justice, la VAVA continue de constituer des dossiers collectifs de victimes vietnamiennes dont 2, d'ores et déjà achevés, concernent les femmes des provinces de Ninh Binh et Thai Binh (Nord) qui étaient présentes sur la piste de Truong Son pendant la guerre.
Giang Ngân/CVN