La position des États-Unis concernant les effets de l'agent orange/dioxine au Vietnam a connu une nette évolution ces dernières années, a-t-il déclaré à l'Agence vietnamienne d'Information (AVI), à la veille de la 3e audience sur l'agent orange/dioxine.
Cette audience sera organisée aujourd'hui par la Chambre des représentants, à l'initiative du congressman Eni F. H. Faleomaveaga, président du sous-comité Asie-Pacifique et environnement mondial au Comité des affaires étrangères de la Chambre des représentants.
Elle devra examiner les moyens de répondre aux demandes des victimes vietnamiennes et de ceux touchés par ce produit chimique toxique.
Les efforts du gouvernement vietnamien, du Groupe de dialogue vietnamo-américain, de la VAVA et de la communauté internationale ont contribué à faire évoluer la position américaine, a affirmé Trân Xuân Thu.
Il s'agit certes d'une modeste évolution, mais cependant d'un bon début, a-t-il souligné. D'abord, les États-Unis, y compris les hommes politiques, ont reconnu les victimes de l'agent orange comme des interlocuteurs et ont engagé un dialogue avec elles. Ensuite, ils se sont efforcés de présenter des mesures et moyens scientifiques pour régler ce problème, et évalué notamment le coût de la décontamination à Dà Nang (Centre), un des sites les plus pollués au Vietnam, a-t-il poursuivi.
Le Groupe de dialogue vietnamo-américain a défini en juin dernier un plan d'action de 20 ans, d'un coût estimé à 300 millions de dollars, lequel accorde une priorité aux victimes et à l'environnement.
Au nom des 3 millions de victimes vietnamiennes, la VAVA a remercié ce groupe pour son travail assidu en vue de régler définitivement les problèmes causés par ce défoliant, et ce non seulement pour des raisons humanitaires mais aussi afin de développer les relations de coopération entre les 2 peuples.
Pour conclure, Trân Xuân Thu a considéré que ce programme de 300 millions de dollars est pour le Vietnam d'une grande signification, autant matérielle que spirituelle, dans la mesure où celui-ci demeure un pays en développement et où les besoins des victimes sont à la fois énormes et pressants.
Cela dit, pour la VAVA, ce programme ne peut être qu'un début car il est loin, en l'état actuel des choses, de satisfaire à un règlement total de la situation, qu'il s'agisse des êtres humains comme de l'environnement. Par ailleurs, les victimes attendent de ce programme qu'il soit mis en oeuvre rapidement.
Charles Bailey, directeur de l'Initiative spéciale de la Fondation Ford sur l'agent orange/dioxine, et Susan Berresford, ancienne présidente de la Fondation Ford, ont confirmé que les effets de l'agent orange/dioxine peuvent être réglés. Il s'agit toutefois d'un problème complexe qui nécessitera un financement conséquent, le gouvernement américain ainsi que les autres bailleurs de fonds ayant un rôle essentiel sur ce plan.
Le sénateur Thomas Harkin, président du Comité sur la santé, l'éducation, le travail et les allocations retraite du Sénat américain, au Vietnam depuis début juillet, a déclaré partager les souffrances comme les pertes endurées par les victimes vietnamiennes de l'agent orange.
Il considère que son pays doit considérer le règlement du problème de l'agent orange comme un "devoir moral", et ceux qui en sont à l'origine, comme "une responsabilité", et ce d'autant plus que l'agent orange a également frappé nombre de familles américaines.
Les audiences sur l'agent orange/ dioxine au Vietnam de la Chambre des représentants américaine, du Tribunal d'opinion internationale pour les victimes vietnamiennes de l'agent orange/dioxine, ainsi que la pression de la communauté internationale, ont contribué à un fort soutien aux victimes dans leur combat pour la justice.
Le congressman Eni F. H. Faleomaveaga a proposé l'organisation puis présidé 2 audiences sur l'agent orange/dioxine au Vietnam, tenues en mai 2008 et juin 2009.
Contrairement aux 2 précédentes, la 3e troisième audience regroupera pour la première fois des représentants de la VAVA et des victimes vietnamiennes. Il s'agit de Nguyên Thi Ngoc Phuong, médecin et vice-présidente de la VAVA, et de Trân Thi Hoan, une étudiante de l'Université des langues étran-gères et d'informatique de Hô Chi Minh-Ville.
Les représentants de la VAVA et les 3 millions de victimes vietnamiennes souhaitent que leur présence lors de cette 3e audience fera encore avancer positivement la position américaine sur ce problème.
CVN