Cette cérémonie qui a eu lieu suivant le protocole de rang gouvernemental était présidée par le vice-ministre vietnamien des Affaires étrangères et président du Comité national des frontières Hô Xuân Son et son homologue chinois Zhang Zhijun.
Hô Xuân Son et Zhang Zhijun sont respectivement chefs des délégations gouvernementales vietnamienne et chinoise aux négociations sur les affaires frontalières et territoriales. Dans leurs discours, ils ont souligné la portée historique de la mise en oeuvre des 3 documents relatifs à la frontière terrestre Vietnam-Chine, qui boucle officiellement le long processus de 36 ans de règlement des questions de frontière terrestre entre les 2 pays.
Cet évènement marque dans l'histoire des relations sino-vietnamiennes, crée les prémices de l'édification d'une frontière commune de paix, d'amitié et de stabilité, contribuant à porter à une nouvelle hauteur les relations de partenariat et de coopération stratégique et intégrale entre les 2 pays, ont-ils souligné.
Lors d'une interview accordée à l'Agence Vietnamienne d'Information (AVI) à cette occasion, le vice-ministre Hô Xuân Son a fait savoir que ces 3 documents et le Traité sur la frontière terrestre Vietnam-Chine de 1999 constituaient le dossier le plus complet sur la frontière terrestre entre les 2 pays.
Ces documents remplaceront la Convention France-Qing de 1887 et de 1895, ainsi que l'Accord provisoire sur le règlement des affaires frontalières Vietnam-Chine, signé en 1991 par les 2 pays.
Selon Hô Xuân Son, ces nouveaux textes ont 4 nouveautés par rapport aux documents précédents.
Premièrement, dans ces nouveaux documents, chaque tronçon de frontière et chaque borne sont clairement déterminés aussi bien par les mots que sur des schémas et des cartes, permettant à chacun de facilement reconnaître cette ligne frontalière. Ces documents stipulent les travaux concrets des organes compétents dans la gestion et la conservation de la frontière et des bornes.
2ièmement, le nouvel Accord sur le mécanisme de gestion frontalière précise plus clairement les modalités de gestion, de conservation, d'exploitation et d'utilisation des cours d'eau frontières, les dispositions sur l'entrée et la sortie des véhicules, des marchandises et des personnes, le mécanisme de coordination pour le maintien de la sécurité et de l'ordre dans les zones limitrophes. Cet accord est accompagné de 18 appendices sur les formalités à suivre par les 2 parties dans le règlement des affaires frontalières.
Troisièmement, ce nouvel accord précise de manière détaillée les mesures concrètes pour régler d'éventuels problèmes frontaliers, y compris les mesures contre l'immigration illégale, les principes à suivre pour la construction d'ouvrages dans les zones limitrophes, la réfection ou la reconstitution des bornes,...
Enfin, l'Accord sur le mécanisme de gestion frontalière comporte une réglementation sur la création du comité mixte sur la frontière terrestre Vietnam-Chine, afin de coordonner des actions et de superviser la mise en oeuvre de la gestion frontalière.
Cinq missions à remplir
Pour la première fois, la frontière terrestre entre le Vietnam et la Chine est déterminée précisément et clairement sur la carte, et par un réseau de bornes complet et moderne sur le terrain, ce qui favorisera la coopération économique comme les échanges d'amitié entre parties et, plus particulièrement, entre l'ensemble des localités vietnamiennes et chinoises.
Ces nouveaux documents sur les frontières terrestres entre le Vietnam et la Chine permettent aux 2 pays d'employer des méthodes de gestion modernes, dont des technologies numériques, a souligné le vice-ministre Hô Xuân Son.
La frontière terrestre Vietnam-Chine s'étend sur 1.449,566 km, dont 383,914 km de cours d'eau. Les 2 parties ont posé 1.971 bornes dont l'une installée dans le cadre de l'Accord de détermination des points d'intersection des frontières Vietnam-Laos-Chine, 1.548 bornes principales et 422 bornes secondaires. Ce réseau de bornage ainsi que les textes précités constituent les bases juridiques importantes pour des frontières de paix, d'amitié, de stabilité et de développement durable entre la Chine et le Vietnam.
Dans les temps à venir, pour une bonne gestion, les 2 pays devront se consacrer à 5 missions.
Primo, promouvoir la création du Comité mixte des frontières terrestres et la désignation des représentants nationaux des 2 pays pour la gestion de ces dernières.
Secundo, achever l'attribution du terrain des zones à disposition de chaque partie.
Tertio, sensibiliser la population de cette région afin de respecter la nouvelle ligne frontalière.
Quarto, renforcer les négociations en vue de la conclusion de l'accord sur le déplacement libre des navires dans l'estuaire Bac Luân et de l'accord de coopération dans l'exploitation des potentiels touristiques de la grotte Ban Giôc.
Quinto, intensifier les échanges et les coopérations entre localités voisines des 2 pays, notamment en créant des zones économiques transfrontalières.
Thuy Tiên/CVN