Agent orange/dioxine : coopérer main dans la main pour refermer les blessures

Dans le contexte où la partie américaine tend à se soustraire de sa responsabilité dans le règlement des séquelles laissées par l'agent orange/ dioxine, les relations entre le Vietnam et les États-Unis ne peuvent prétendre être entièrement normalisées. Voici les propos de Ngô Quang Xuân, vice-président de la Commission des relations extérieures de l'Assemblée nationale, publiés hier dans le journal en ligne VietNamNet, à l'occasion de la réunion vietnamo-américaine en la matière.

* La coopération entre le Vietnam et les États-Unis sur plusieurs terrains a obtenu de bons résultats. Pourtant, la question du règlement des séquelles laissées par la guerre, notamment les victimes de l'agent orange/dioxine, demeure un poids pour le développement de l'ensemble des relations bilatérales. Qu'en est-il exactement ?

Depuis 1995, soit 2 décennies après la fin de la guerre entre le Vietnam et les États-Unis, les relations bilatérales ont commencé à se normaliser et ce, dans plusieurs domaines. Bien que la manière d'aborder certains problèmes demeure encore différente d'une nation à l'autre, des résultats encourageants ont été enregistrés, surtout dans les domaines de l'économie et du commerce. Outre cela, le règlement de plusieurs questions humanitaires, sociales et dites "sensibles" est témoignage vivant des relations de coopération bilatérale efficaces, comme recherche des Américains portés disparus pendant la guerre au Vietnam (MIA), enfants métis, regroupement familial, etc. Pour sa part, bien que le Vietnam souffre encore des séquelles de la guerre, son peuple, avec l'esprit humaniste et amical, s'efforce à "cicatriser les lésions" laissées chez de nombreuses familles américaines. Il est regrettable de constater que le règlement du problème concernant les victimes de l'agent orange/ dioxine, qui a provoqué et provoque encore le désarroi de nombreuses familles vietnamiennes, ne fasse que tout récemment partie de l'ordre du jour de certains forums officiels. C'est pourquoi, tant que les États-Unis n'accordent pas plus d'importance quant à leur responsabilité et à la nécessité de contribuer au règlement de cette question, on ne pourra jamais affirmer que les relations américano-vietnamiennes sont entièrement normalisées.

* Lors de la dernière réunion aux États-Unis, les membres du Groupe de négociations Vietnam-États-Unis sur de l'agent orange/dioxine ont appelé à édifier un plan à long terme avec un itinéraire précis pour résoudre les problèmes liés à ce produit chimique toxique. Pourriez-vous en dire davantage ?

Nous venons de dresser quelques idées initiales pour un plan global. L'important est de déterminer les objectifs à long terme de ce plan. À mon avis, 3 volets majeurs le constitueront. Primo, améliorer la prise de conscience générale sur la véritable nocivité et les conséquences pour l'homme de l'agent orange/ dioxine que les États-Unis avaient utilisé pendant la guerre au Vietnam, notamment celle des responsables de l'élaboration des politiques de la partie américaine en la matière. Secundo, assainir les zones affectées par ce produit. Tertio, garantir l'état de santé de la population. En premier lieu, il est nécessaire de prendre des mesures d'assistance aux victimes et à leurs familles.

* Une des questions les plus récurrentes concerne la recherche des ressources financières dans l'optique de résoudre les lourdes séquelles dues à ce produit chimique. Quelles sont les solutions selon vous ?

Les impacts néfastes exercés par cet agent orange/dioxine tant sur l'environnement que sur la population vietnamienne sont très importants et nécessitent des ressources financières importantes pour y pallier. Le gouvernement vietnamien, avec le soutien de plusieurs organisations et particuliers domestiques, a déployé d'énormes efforts pour résoudre ce problème, sans oublier les aides internationales. Tout récemment, le Congrès et le pouvoir américains ont décidé de prélever 3 millions de dollars sur leur exercice financier de 2007 et une somme similaire sur celui de 2009, afin d'aider le Vietnam à décontaminer les sols et les nappes phréatiques dans les parages de l'aéroport de Dà Nang (Centre), et d'assister certains centres de soins consacrés aux victimes de l'agent orange/ dioxine. Néanmoins, si l'on veut élaborer un plan à long terme pour régler définitivement la question, il faut dresser un programme global touchant tous les aspects, moyennant des enveloppes de plusieurs centaines de millions de dollars.

* Vous avez participé à une séance d'interpellations à la Chambre des représentants américaine sur cette question, ainsi qu'à des réunions du Groupe de négociations Vietnam-États-Unis. Qu'en est-il de la prise de conscience des milieux politiques américains dans le règlement des conséquences laissées par la guerre du Vietnam ?

Je pense que la prise de conscience joue un rôle décisif dans la résolution de certains problèmes. Il s'agit d'une des priorités du Groupe de négociations Vietnam-États-Unis et c'est précisément sur ce point que s'est penchée la Fondation Ford il y a 3 ans. Une série d'activités positives et efficaces de ce groupe a contribué de manière importante à l'amélioration de la prise de conscience du milieu politique américain concernant le règlement des conséquences néfastes de cet agent orange/dioxine. Et mieux vaut tard que jamais. Une fois que cette question humanitaire sera jugée à sa juste valeur, nous pourrons mobiliser davantage de forces tant humaines que financières pour mettre en oeuvre des projets réalistes.

Lê Hà/CVN

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