Débats sur une possible enveloppe de stimulation économique

Concernant la proposition de lancement d'une nouvelle stimulation économique, les experts donnent des avis différents. Certains affirment la nécessité de continuer l'assistance financière étatique, d'autres redoutent que celle-ci cause une inertie chez les entreprises.

* Lê Duc Thuy, président du Comité national de contrôle financier et monétaire

La première enveloppe de stimulation économique prise par le gouvernement ces derniers temps, portant sur la bonification de 4% du taux d'intérêt des prêts bancaires en faveur des entreprises, a porté ses fruits. Pourtant, l'arrêt spontané de cette assistance, après le 31 décembre prochain, causerait des difficultés aux entreprises. La poursuite des assistances est pressentie pour une période supplémentaire. À présent, les banques peinent toujours à mobiliser des fonds à court terme. Cela témoigne du manque de confiance de la part des investisseurs. Une nouvelle enveloppe de stimulation aiderait l'économie à s'établir graduellement vers la stabilité.

Au 2e trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté par rapport au 1er trimestre. Pourtant, sur les 6 premiers mois de l'année, le pays affichait seulement une croissance du PIB de 3,9%. Pour accomplir l'objectif annuel de 5%, il faudrait enregistrer 6% au 2e semestre. Une mission très difficile. En réalité, l'économie nationale a démarré sa relance, mais très lentement, au vu du volume important de marchandises invendues stockées durant le premier semestre. En ce moment, le pouvoir d'achat des habitants est en baisse par rapport à l'an dernier. Le chiffre d'affaires à l'exportation a accusé une diminution de 14% en glissement annuel. Voici des risques pour une faible croissance du PIB.

Concernant cette future enveloppe, une fois acceptée par le gouvernement, à mon avis, l'assistance devrait se concentrer dans les secteurs contribuant à développer le marché domestique et à doper les exportations. Les bénéficiaires de cette nouvelle stimulation seraient les PME au lieu de groupes d'envergure. Par ailleurs, le délai de réalisation devrait être raccourci par rapport à la première enveloppe.

Toutefois, le lancement de cette stimulation pourrait causer une pression sur les banques qui ont déjà appliqué un taux d'intérêt d'épargnes très proche à celui de prêts dans le souhait de mobiliser davantage de fonds.

L'économie nationale pourrait-elle se rétablir sans avoir besoin d'un nouveau plan de stimulation ? C'est un casse-tête pour les autorités qui devraient peser la pour et le contre. Moi, je réaffirme mon soutien à la poursuite de l'assistance pour assurer une croissance durable.

* Cao Sy Kiêm, membre du Conseil national de consultation des politiques monétaires

La première enveloppe de stimulation a largement contribué à la relance économique, mais n'arrivait pas à aider les entreprises à résoudre toutes leurs difficultés. Le solde total des prêts bonifiés sur les 7 premiers mois de l'année a augmenté de 22,67%. La Banque d'État a proposé l'objectif de croissance des crédits de 25-27% cette année. Cet objectif n'est pas raisonnable actuellement parce que l'économie nationale nécessite davantage de fonds pour la relance. À mon avis, une croissance de 30% ou un peu plus importante est acceptable.

L'augmentation des crédits pourrait provoquer le retour de l'inflation. Pourtant, le lancement de la nouvelle enveloppe de stimulation reste un bon choix. En premier lieu, l'économie nationale nécessite un volume important de fonds pour atteindre une croissance de PIB de 5%. Deuxièmement, les entreprises nécessitent "un recul" adéquat pour s'habituer à l'arrêt de la bonification d'intérêt.

* Vo Tri Thành, vice-directeur de l'Institut central des études et de la gestion de l'économie

Si l'économie vietnamienne connaît un bon redressement et l'économie mondiale affiche des progrès importants, le lancement d'une nouvelle enveloppe de stimulation n'est pas nécessaire. Je souligne une observation attentive des fluctuations mondiales et dans le pays pour prendre des décisions adéquates. Ces derniers temps, plusieurs pays dont le Vietnam ont envisagé l'arrêt de la stimulation économique. Raison : les sources d'État sont limitées et l'intervention étatique prolongée évoquera une inégalité entre secteurs. Le Vietnam a pris déjà un retrait des politiques d'assistance : limitation de la croissance des crédits à 27% ; réduction de l'utilisation des fonds mobilisés à court terme en tant que des prêts à moyen et à long terme ; maintien du taux d'intérêt de base.

Si le gouvernement accepte un nouveau plan de stimulation économique, la réalisation devrait répondre à 3 facteurs : assurer une croissance raisonnable, stabiliser la macro-économie et éviter les chocs sur le marché.

Avis d'entrepreneurs
"Je désapprouve une nouvelle stimulation économique. En réalité, l'économie mondiale a pris un envol et la production nationale s'est relancée. La poursuite de l'assistance causerait une inertie chez les entreprises", estime Thai Tuân Chi, président du conseil d'administration et directeur général du groupe Thai Tuân.
"Le repli graduel de l'assistance, puis la fin de la bonification d'intérêt est nécessaire. Sinon, cette assistance pourrait apporter une pression au retour de l'inflation et à l'utilisation inefficace des fonds", analyse Nguyên Hoa Binh, président du conseil d'administration de la Banque de commerce extérieur (Vietcombank).

Ngân Huong/CVN

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