>>Afghanistan : des militantes des droits humains appellent à rouvrir les écoles pour filles
>>L'ONU a besoin de 5 milliards d’USD pour éviter la catastrophe humanitaire
Des habitants font la queue pour recevoir de l'aide humanitaire devant le bureau d'une organisation caritative, le 30 janvier en banlieue de Kaboul. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'objectif visé est loin d'être atteint pour l'ONU, qui avait saisi la communauté internationale du plus grand appel de fonds jamais lancé pour un seul pays. Elle espérait mobiliser 4,4 milliards d’USD (3,9 milliards d'euros) lors de cet événement virtuel co-organisé avec le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar, ce qui aurait permis de tripler le montant demandé en 2021.
Dans le discours d'ouverture de la conférence, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait appelé à une "action immédiate" sans laquelle "nous ferons face à une crise de la faim et de malnutrition en Afghanistan".
"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", avait-t-il mis en garde. Certains "vendent déjà leurs enfants et des parties de leur corps pour nourrir leur famille". "Le premier pas de toute réponse humanitaire significative doit être d'enrayer la spirale de la mort de l'économie afghane", avait-il plaidé.
"Épargner le peuple"
Les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan le 15 août. La crise humanitaire dans le pays s'est rapidement aggravée depuis.
L'ONU plaide depuis des mois pour un allègement des sanctions occidentales infligées à Kaboul après le retour au pouvoir des insurgés. "Les pays riches et puissants ne peuvent pas ignorer les conséquences de leurs décisions sur les plus vulnérables", a estimé Antonio Guterres. "La communauté internationale doit trouver des moyens d'épargner le peuple afghan".
Le pays subit en outre sa pire sécheresse depuis des décennies. "La situation est incroyablement fragile", a résumé le coordinateur humanitaire des Nations unies, Martin Griffiths. La vie "ne tient qu'à un fil pour la moitié de la population".
Sur une route près de Kandahar, en Afghanistan, le 10 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les talibans ordonnent la semaine dernière la fermeture des écoles secondaires de filles quelques heures seulement après avoir autorisé leur réouverture pour la première fois depuis leur prise de pouvoir.
Lors de la conférence, les cheffes de la diplomatie britannique et allemande Liz Truss et Annalena Baerbock ont condamné cette fermeture. "Aucun pays ne peut prospérer si la moitié de sa population est laissée de côté", a déclaré Mme Truss, pressant pour que les femmes soient "au coeur" de la réponse humanitaire internationale.
Les avancées pour les femmes ces vingt dernières années en Afghanistan "ne doivent pas fondre comme de la glace au soleil", a insisté son homologue allemande, annonçant que son pays allait fournir 200 millions d'euros d'aide.
Le Royaume-Uni a promis de verser 380 millions d’USD d'aide au cours du prochain exercice financier, et qu'au moins 50% de cette aide serait destinée aux femmes et aux filles. Les États-Unis se sont eux engagés à fournir près de 204 millions d’USD d'aide humanitaire.
Déjà début mars, lors d'une conférence des donateurs similaire pour le Yémen, l'ONU n'était pas parvenue à récolter les 4,27 milliards d’USD espérés, ne mobilisant que 1,3 milliard d’USD.
AFP/VNA/CVN