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Au total, 2,3 millions de personnes sont menacées par la crise alimentaire, dont 323.000 en urgence pour la période de mars à mai 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Par rapport à l'année précédente, la production céréalière a diminué de 10% l'an dernier, d'après ce document, soit un déficit céréalier - la différence entre la demande et la production - de 539.000 tonnes, le plus important depuis cinq ans. Résultat, "les céréales disponibles couvrent les besoins de consommation de la population à 93%" au niveau national, précise le ministère dans son rapport.
Mais les disparités entre les régions restent fortes. Celles de l'est et du nord du pays, particulièrement touchées par les attaques jihadistes et dont l'approvisionnement est complexe, sont les plus en danger. Au total, 2,3 millions de personnes sont menacées par la crise alimentaire, dont 323.000 en urgence pour la période de mars à mai 2022. Un chiffre qui pourrait approcher les 3,5 millions pendant la période de soudure entre les récoltes.
Plus de la moitié des ménages agricoles (52%) "n'arriveront pas à couvrir les besoins céréaliers avec leur propre production" et devront donc avoir recours à des importations, dans un contexte de hausse des prix, notamment en raison du conflit en Ukraine. Selon le ministère de l'Agriculture, ces mauvaises récoltes sont à la fois dues aux chocs climatiques - longues séquences sèches, inondations - occasionnant une baisse généralisée des rendements et à des abandons de terres en raison de l'insécurité.
Et la situation pastorale n'est guère plus reluisante, entre le déficit de nourriture pour le bétail relevé dans plusieurs provinces et les lourdes pertes de volailles à cause de la grippe aviaire. Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts dans le pays et contraint au moins 1,8 million de personnes à fuir leur foyer.
AFP/VNA/CVN