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Les 67 étudiantes et l'encadrement du centre ont été libérés sains et saufs mais deux personnes ont été tuées - un garde et un chauffeur - et cinq blessées, a précisé le porte-parole de la police du Nangarhar, Ghulam Sanyee Stanikzai.
Les forces de sécurité arrivant sur le lieu de l'attaque d'une école de sages-femmes à Jalalabad (Est de l'Afghanistan), le 28 juillet. L'attaque a pris fin après sept heures de suspense et la mort des deux assaillants. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
L'attaque n'a pas été revendiquée, mais un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a assuré que "l'attaque de Jalalabad n'a rien à voir avec nous", laissant supposer qu'elle était conduite par les extrémistes du groupe État islamique (EI).
Le porte-parole du gouverneur provincial, Attaullah Khogyani, a confirmé la fin de l'opération, indiquant que trois membres des forces armées comptent parmi les blessés .
M. Khogyani avait indiqué précédemment que "57 personnes", soit la plupart de celles présentes dans le bâtiment, avient été "mises en sécurité", mais que "dix personnes manquent à l'appel", à propos desquelles les autorités étaient sans nouvelles.
M. Stanikzai en revanche n'a rien évoqué de tel. Il a affirmé que parmi les "67 otages, certains étaient parvenus à s'échapper par la porte et d'autres ont sauté par les fenêtres", et que "les autres otages ont été libérés par la police".
Les premières photos du bâtiment montraient des fenêtres brisées, des tuiles endommagées par les tirs, mais pas de dégâts considérables.
La première explosion a retenti vers 11h30 (07h00 GMT), suivie d'autres détonations et de tirs. "L'attaque a visé notre centre de formation des sages-femmes", a indiqué le porte-parole du département provincial de la santé, Inamullah Miakhil.
Cette école est située dans le centre-ville de Jalalabad, au cœur d'un quartier qui regroupe de nombreux bâtiments administratifs et d'où s'élevait une fumée noire.
"Après la première explosion j'en ai compté trois autres et j'ai vu trois assaillants s'engouffrer dans l'allée" de l'école, a raconté un témoin, Ehsan Niazi, qui se trouvait au département du travail et des affaires sociales voisin de l'école.
Un autre, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a dit avoir "vu des assaillants qui dispersaient des mines" pour ralentir l'intervention des secours et des forces de l'ordre, et ces dernières les désamorcer.
Mortalité maternelle élevée
La formation de sages-femmes est une nécessité absolue dans le pays: l'UNICEF estime qu'à peine 45% des femmes afghanes bénéficient d'une assistance médicale durant leur accouchement. La majorité accouchent seules, à distance de plusieurs heures souvent du premier dispensaire ou centre hospitalier.
Après une nette amélioration dans les dix années qui ont suivi l'intervention américaine fin 2001 pour chasser les talibans du pouvoir, le taux de mortalité maternelle s'est de nouveau détérioré, faute de personnels qualifiés et de structures de soins dans les régions les plus reculées ou en proie à l'insécurité, estime l'USAid, l'agence de développement des États-Unis, l'un des principaux donateurs.
Ce taux s'établissait officiellement à 396 décès pour 100.000 naissances en 2015 (contre plus de 1.600 estimés en 2002). Mais ces chiffres sont contestés par les observateurs sur le terrain qui font valoir que beaucoup de régions sont hors de portées des études de l'Unicef ou du gouvernement afghan.
Jalalabad, capitale régionale de l'Est, et la province du Nangarhar dans son ensemble sont parmi les régions les plus conservatrices, et fréquemment le théâtre d'attentats perpétrés par les talibans ou l'EI.
Le dernier en date remontait au 11 juillet, contre un bâtiment du département de l'éducation. L'opération, non revendiquée, avait fait onze morts.
La veille, une attaque suicide de l'EI contre un convoi des services de renseignements afghans avait fait douze morts, essentiellement des civils pris dans l'incendie d'une station service déclenché par l'explosion.
La pression exercée depuis l'hiver par les forces afghanes appuyées par l'armée américaine a permis récemment de déloger l'EI des districts qu'il contrôlait depuis deux ans, mais sa présence est loin d'avoir été éliminée dans la région.
AFP/VNA/CVN