Acheter une voiture chinoise au pays de "Das Auto" ? Et pourquoi pas ?

Acheter une voiture chinoise sur les terres de Volkswagen, BMW et Mercedes ? "Pourquoi pas ?", sourit la designeuse allemande Tayo Osobu, 59 ans, découvrant le salon automobile de Munich où plus de 700 exposants se pressent, dont 14 constructeurs chinois contre 10 européens.

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Un véhicule BYD devant le stand du constructeur chinois à Munich, en Allemagne, le 10 septembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Sur la Ludwigstrasse, deux mondes se font face : d’un côté BYD Dolphin, citadine électrique vendue dès 20.000 €, vitrine du géant chinois dont les ventes européennes ont bondi de 250% au premier semestre ; de l’autre, Volkswagen, numéro 1 européen en crise, qui tente de défendre son territoire malgré la chute de ses livraisons.

Tayo est impressionnée : "Si elles sont vendues ici, c’est qu’elles respectent les normes". Pour l’expert Stefan Bratzel, "à prix inférieur, les Chinois sont désormais au même niveau sur la technologie et la qualité". Leur force : maîtrise de la chaîne de valeur (batteries, logiciels), main-d’œuvre bon marché et économies d’échelle.

Pour freiner cette offensive, la Commission européenne a imposé une surtaxe pouvant atteindre 35% sur certains modèles, en plus des 10% de droits de douane. Objectif : protéger l’emploi et limiter la dépendance technologique. Mais BYD contournera bientôt ces taxes : sa première usine européenne ouvrira en Hongrie cet hiver.

Le stand de la marque Audi, filiale de Volkswagen, à Munich, en Allemagne, le 10 septembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Il est encore "trop tôt" pour parler d’invasion, estime Bratzel : les marques chinoises doivent bâtir une relation de confiance, développer leurs réseaux de concession et d’après-vente. "Si on conduit une voiture chinoise, dans quel garage ira-t-on ?", s’interroge Pamina Lohrmann, 22 ans, attachée aux marques allemandes "familiales" comme BMW, Porsche ou Mercedes.

L’image reste un défi. Mais une clientèle jeune et technophile se montre ouverte, ciblée par XPeng P7, fleuron premium lancé en 2014. Les constructeurs allemands misent eux sur leur héritage pour défendre leur statut : Volkswagen a rebaptisé son futur modèle électrique d’entrée de gamme Volkswagen ID.Polo (prévu en 2026 autour de 25.000 €) afin de capitaliser sur la notoriété de la Polo.

Les Européens adoptent aussi des technologies popularisées par les Chinois : affichage par projecteur (BMW), recharge rapide, batteries lithium-fer-phosphate et pièces standardisées, pour réduire les coûts et combler l’écart technologique.

"Ce qui compte, c’est que les fonctionnalités et le prix soient convaincants", résume Martin Koppenborg, consultant automobile de 65 ans, sous la pluie sur un stand BYD.

AFP/VNA/CVN

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