Accord à l'unanimité à l'ONU sur la Syrie, mais des divergences subsistent

Les grandes puissances ont ouvert la voie à un cessez-le-feu et à de véritables négociations pour mettre fin à la guerre en Syrie mais il leur faudra surmonter de nombreux désaccords et la défiance des rebelles.

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Les ministres des Affaires étrangères votent lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie, à New York.

Pour la première fois en près de cinq ans de conflit, les 15 membres du Conseil de sécurité ont adopté à l'unanimité, y compris la Russie, une résolution qui établit une feuille de route pour une solution politique.

Outre des négociations opposition-régime et un cessez-le-feu, le texte prévoit un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois.

Les grandes puissances veulent essayer d'aller vite avec l'objectif de lancer les discussions "début janvier" et de les faire coïncider avec un cessez-le-feu sous l'égide de l'ONU sur l'ensemble du territoire syrien.

"Nous espérons (..) être capable de le faire en janvier", a précisé prudemment le médiateur de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura, se voulant "réaliste" sur la complexité du processus.

Le secrétaire d'État américain John Kerry s'est également dit "sans illusions" sur la difficulté de la tâche.

La prudence perdure car l'accord à l'ONU ne résout pas la question cruciale du sort réservé au président Bachar al-Assad. Les divergences persistent entre Occidentaux et les Russes.

Quel cessez-le-feu ?

Pour Karim Bitar, directeur de recherches à l'Institut français de relations internationales, cette résolution "est un premier pas très significatif mais de nombreuses ambiguïtés et arrière-pensées demeurent".

"Autant Russes et Américains semblent prêts à parvenir à un modus vivendi, autant les puissances régionales sunnites continuent de craindre que ce pragmatisme ne pérennise le statu quo et permette le maintien d'Assad sur une trop longue période de transition", explique-t-il.

"Ce qui fait la paix, ce sont les faits. Ne rêvons pas de trop de documents et de belles phrases", a déclaré Michel Kilo, un opposant historique.

Des zones d'ombre persistent en outre sur les conditions d'application d'une trêve des combats.

"En janvier, nous espérons être en mesure d'appliquer un cessez-le-feu complet, ce qui veut dire plus de largages de barils d'explosifs, plus de bombardements, plus de tirs ni d'attaques d'un côté comme de l'autre", a expliqué M. Kerry à New York.

La résolution précise que ce cessez-le-feu ne s'appliquera pas aux opérations contre les groupes extrémistes comme l'EI et le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Elle appelle à "éliminer le sanctuaire qu'ils ont créé sur une grande partie" de la Syrie.

AFP/VNA/CVN

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