À Ninh Thuân, le village de brocatelles de My Nghiêp tisse la tradition

Prenons Phan Rang-Thap Chàm, le chef-lieu de la province de Ninh Thuân (Centre), et déplaçons le curseur d’une dizaine de kilomètres au sud… Nous voilà à My Nghiêp, un village Cham rattaché au bourg de Phuoc Dân, dans le district de Ninh Phuoc, qui est réputé pour ses brocatelles traditionnelles.

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Des brocatelles de My Nghiêp, à Ninh Thuân (Centre). 
Photo : VNA/CVN

La légende veut qu’au XVIIe siècle, une certaine Po Nagar se soit rendue sur place pour y enseigner l’art du tissage… Après quoi, le pli a été pris, au sens propre comme au sens figuré, et aujourd’hui, My Nghiêp passe pour être l’un des hauts lieux du tissage artisanal de sa région.

Le village de My Nghiêp compte 700 foyers pour 4.000 habitants, parmi lesquels des centaines de tisseurs chevronnés. D’après les artisans locaux, les brocatelles ne s’obtiennent qu’au prix d’un long processus, dont la première étape est l’égrenage, une opération délicate entre toute qui consiste à séparer les fibres de coton des grains. Viennent ensuite le filage, le tissage, le lavage, la teinture et la décoration... Mais pour Dông Thi Hông Gâm, une tisseuse de My Nghiêp, il s’agit avant tout d’un patrimoine à entretenir.

À My Nghiêp, un village Cham rattaché au bourg de Phuoc Dân, dans la province de Ninh Thuân.
Photo : VNA/CVN

“Pour nous, c’est à la fois un métier traditionnel et un héritage familial. Les opérations les plus difficiles consistent à égrener le coton et à assurer la fluidité des changements de couleurs. Nous avons deux types de métiers à tisser, le court pour les petites serviettes et le long pour les couvertures et les tissus de grand format”, dit-elle.

En 2021, le Comité populaire de la province de Ninh Thuân a mis en place un plan de développement des villages dits “de métier” à l’horizon 2030. Ce plan consiste à préserver ces villages et leurs métiers traditionnels tout en développant le tourisme, fait savoir Dang Sinh Ai Chi, la présidente adjointe du comité populaire de Phuoc Dân, auquel est rattaché le village de My Nghiêp.

“Nous avons construit une salle d’exposition où les artisans peuvent présenter leurs produits aux visiteurs. Nous avons aussi pris des mesures pour soutenir la formation professionnelle et pour permettre aux aînés de transmettre leur savoir-faire aux jeunes”, explique-t-elle.

Le tissage nécessite en tout cas une véritable dextérité, et surtout un sens esthétique qui rend bien illusoire la frontière entre artisanat et art. Chaque motif a en outre une charge symbolique et culturelle, qui fait qu’au final, les brocatelles sont bien plus que de simples brocatelles...

Une voyageuse (droite) cherche à comprendre le brocatelle de My Nghiêp, à Ninh Thuân.
Photo : VNA/CVN

Thuân Thi Trào, la responsable de vente de la coopérative de tissage de brocatelles de My Nghiêp, est quant à elle persuadée que plus les produits sont variés, mieux ils se vendent.

“En général, les foulards en soie se vendent très bien. Mais nous proposons d’autres produits comme des sacs à dos, des sacs à main, des paniers, des chapeaux, des draps... Ils sont vendus dans les sites touristiques, dans les foires et dans les salons. Les maîtres artisans du village viennent dans la salle d’exposition pour présenter aux touristes leur savoir-faire et le transmettre aux autres villageois”, raconte-t-elle.

À My Nghiêp, les touristes peuvent découvrir non seulement la culture Cham, mais aussi le tissage : un espace a été conçu à cette intention. Et c’est en général une belle découverte, comme nous le confirme bien volontiers Grace Thomson, une touriste australienne.

“C’est la première fois que je viens au Vietnam et je suis impressionnée de voir ces produits sophistiqués et raffinés qui renferment une partie de la culture nationale”, confie-t-elle.

La coopérative de tissage de brocatelles de My Nghiêp a pris contact avec différentes agences de voyage de Ninh Thuân pour diversifier ses débouchés. Les villageois, eux, apprennent, en plus du tissage traditionnel, à devenir des guides et à créer des sites web. Ils participent aussi activement aux foires et aux salons qui sont organisés un peu partout au Vietnam, histoire, là encore, d’élargir le public...

VOV/VNA/CVN

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