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La maire de Paris, Anne Hidalgo (centre), investie par le Parti socialiste pour la présidentielle de 2022. |
Un mois et demi après s'être déclarée candidate à Rouen, la maire de Paris végète dans les intentions de vote, autour de 4 à 7%, rétrogradée derrière l'écologiste Yannick Jadot et l'insoumis Jean-Luc Mélenchon.
Alors que les deux-tiers des sympathisants de gauche disent souhaiter une union de leur camp au premier tour, selon un sondage Ipsos pour Le Parisien et franceinfo, Anne Hidalgo doit désormais convaincre qu'elle peut créer une dynamique, à moins de six mois de la présidentielle, après un début de campagne "à bas bruit".
"On est autour de 5%, c'est une alerte. Je vois que la gauche est en confettis (...) Avec six ou sept candidats, il n'y a pas de gauche possible au second tour. Anne Hidalgo est la seule capable de rassembler", assure le sénateur Patrick Kanner.
À Lille, la maire de Paris sera investie officiellement par le Parti socialiste, dont les 22.000 militants l'ont préférée au maire du Mans Stéphane Le Foll. Un millier de personnes est attendu dans le fief de sa mentor Martine Aubry, qui sera présente, tout comme de nombreux élus socialistes - dont son "équipe de France des maires", une nouvelle génération d'élus PS quadra ou quinquagénaires qui constituent sa garde rapprochée-, ainsi que des personnalités de la société civile.
Des poids lourds du PS sont annoncés, mais pas François Hollande. L'ex-chef de l'État, très critique sur l'émiettement de la gauche et ses candidatures "lilliputiennes", assure cependant qu'il votera pour elle.
Anne Hidalgo fera son premier véritable discours de campagne, qui lui permettra de donner sa vision de la France et ses priorités, qu'elle a pour certaines déjà exposées: pouvoir d'achat, revalorisation des salaires, défense des classes moyennes et populaires, transition écologique, santé, promesse républicaine et éducation.
"Confrontation"
La candidate avait été très critiquée sur sa première proposition de doubler les salaires des enseignants, jugée irréaliste par ses concurrents. "Ce n'est pas une mesure catégorielle, c'est une mesure pour remettre l'école au milieu du village, une mesure de justice sociale et de service public", insiste le sénateur socialiste Rémi Feraud. Elle l'a maintenue jeudi sur franceinfo, la jugeant "tout à fait" réalisable sur un quinquennat, et a promis de dévoiler "prochainement" des "propositions fortes" pour "les premiers de corvée", dont les soignants.
"C'est le moment d'engager la confrontation face aux dérives de l'extrême droite et face au bilan d'Emmanuel Macron. Il faut parler du pouvoir d'achat, des questions de la vie quotidienne des Français", estime Mathieu Klein, maire socialiste de Nancy, proche de la candidate.
Dans les semaines qui viennent, la mobilisation va s'intensifier, assure-t-il, avec "de nouvelles rencontres avec les Français" et "une série d'initiatives autour des question d'éducation, la colonne vertébrale de son projet présidentiel". "Anne Hidalgo n'est pas fragile du côté de l'écologie, elle est connue pour être écologiste. Mais elle doit imposer dans la durée la conviction qu'elle est la candidate de la justice sociale", insiste un parlementaire de son cercle proche.
Pierre Jouvet, porte-parole du PS dit n'avoir "aucun doute" sur le fait qu'Anne Hidalgo "sera la première présidente de la République française". Mais "la campagne sera difficile", a souligné le premier secrétaire du PS Olivier Faure, lors de la désignation d'Anne Hidalgo par les militants.
Après le retentissant échec de la dernière présidentielle (Benoit Hamon avait fait 6,3%), "personne ne souhaite notre victoire", mais "nous allons t'accompagner", a-t-il assuré à Anne Hidalgo. Le parti s'est déjà mis en ordre de marche, avec une opération d'affichage et de tractage dès le week-end dernier.
Anne Hidalgo ne pourra pas compter pour l'instant sur le soutien du Parti radical de gauche, qui, rassemblé en convention samedi, devrait décider de son indépendance à la présidentielle, invitant toute la gauche à se rassembler "dans un accord de gouvernement".
AFP/VNA/CVN