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Pour sa première visite comme chef de la diplomatie, John Kerry tenait à encourager les négociations de paix relancées en mai, sous l'égide de l'ONU, entre les dirigeants chypriote-grec et chypriote-turc.
Il s'est entretenu tour à tour avec le président de la République de Chypre, Nicos Anastasiades, puis avec Mustafa Akinci, qui dirige la République turque de Chypre-Nord (RTCN). Il a dîné ensuite en compagnie des deux hommes à la résidence de l'émissaire de l'ONU, le Norvégien Espen Barth Eide, qui parraine le processus de paix.
le secrétaire d'État américain, John Kerry (centre), serre la main au président chypriote Nicos Anastasiades (droite) et au président turc chypriote, Mustafa Akinci, le 3 décembre à Nicosie. |
"Je suis plus convaincu que jamais qu'une solution à la division de Chypre est à portée de main", a lancé M. Kerry devant la presse, après avoir brièvement participé à quelques paniers de basket-ball d'une équipe composée de jeunes originaires des deux parties de l'île.
"Ces derniers mois, il est devenu clair que la donne a commencé à changer et que des progrès tangibles ont été enregistrés", a-t-il dit, soulignant que son pays était "focalisé au plus haut niveau" sur la question chypriote.
Washington parle régulièrement d'un "conflit gelé" à propos de Chypre. "Les États-Unis sont et resteront impliqués vis-à-vis de Chypre et de son peuple (...) Nous pensons que l'heure de Chypre" a sonné, a-t-il encore martelé.
"Un modèle"
La République de Chypre, internationalement reconnue et dont l'autorité ne s'étend que sur la moitié sud de l'île, est membre de l'Union européenne depuis 2004. La RTCN proclamée dans le tiers nord est reconnue seulement par Ankara.
L'île est divisée depuis l'invasion en 1974 de sa partie Nord par la Turquie, en réaction à un coup d'État nationaliste qui visait à rattacher l'île à la Grèce et qui avait suscité l'inquiétude de la minorité turcophone.
Elle est située tout près du Moyen-Orient, en particulier de la Syrie en guerre, dont les côtes sont distantes d'une centaine de kilomètres.
Pour Washington, l'intérêt de voir l'île réunifiée est hautement stratégique : les Américains pensent que cela servirait de "modèle" de paix dans une région en pleines turbulences. Qu'il s'agisse de la Syrie, d'Israël, du Liban ou de la Libye.
"Une Chypre unifiée sera un phare d'espérance dans une partie du monde tumultueuse (...) Cela sera un modèle pour d'autres lieux en quête d'un avenir pacifique et multiethnique", a argumenté John Kerry, qui a cherché sans succès en 2014 un accord de paix entre Israël et les Palestiniens et qui tente de trouver une solution politique en Syrie.
Les négociations de Chypre sont également encouragées par l'UE et par la Russie, dont le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a effectué mercredi 2 décembre une visite à Chypre.