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En pleine tempête diplomatique, la rencontre entre les chef des diplomaties russe Sergueï Lavrov et turque Mevlet Cavusoglu en marge d'une réunion ministérielle de l'OSCE à Belgrade a suscité un maigre espoir d'apaisement.
"Nous avons exprimé notre tristesse et adressé nos condoléances pour la mort du pilote russe", a déclaré M. Cavusoglu, après son entretien avec M. Lavrov.
Le président Vladimir Poutine (1er à droite) accompagné de Sergei Ivanov, chef du personnel du Kremlin (1er à gauche), et de son Premier ministre Dmitri Medvedev, le 3 décembre. |
Il s'agissait du premier contact à ce niveau entre les deux pays depuis la destruction d'un bombardier russe par l'aviation turque à la frontière syrienne le 24 novembre.
M. Cavusoglu s'est félicité de l'atmosphère de cette rencontre d'une quarantaine de minutes, tout en reconnaissant qu'elle n'avait pas débouché sur une percée significative, ce que son homologue russe Sergueï Lavrov a également confirmé.
"Nous nous sommes réunis avec M. Cavusoglu (...) Nous n'avons rien entendu de nouveau. Le ministre turc a confirmé la position qu'ils ont déjà exprimée, et nous avons confirmé la nôtre", a-t-il dit dans une déclaration à la télévision russe.
Avant cette rencontre, les hauts responsables russes refusaient tout contact avec leurs homologues turcs et exigeaient des excuses officielles d'Ankara. Le président russe Vladimir Poutine, après avoir refusé de prendre les appels téléphoniques du président turc Recep Tayyip Erdogan, l'a évité lors de la COP21 à Paris.
Mercredi 2 décembre, Moscou avait même accusé nommément le président Erdogan et sa famille de profiter de la contrebande de pétrole à laquelle se livre l'organisation État islamique (EI) en Syrie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi en dénonçant les "accusations immorales" de la Russie sur une implication de sa famille cette contrebande et mis en cause en retour la complicité de Moscou dans ce trafic.
Mais M. Poutine a martelé : "Nous n'oublierons jamais cette complicité avec les terroristes. Nous considèrerons toujours la trahison comme l'une des actions les pires et les plus viles".
"Il semble qu'Allah ait décidé de punir la clique au pouvoir en Turquie en la privant de la raison et du bon sens", a-t-il poursuivi, provoquant les rires de l'assemblée.
Vladimir Poutine s'est défendu de "brandir les armes" dans cette crise tout en promettant de nouvelles mesures de représailles contre Ankara, déjà victime d'un embargo sur ses produits alimentaires et de sanctions visant ses entreprises et son secteur touristique.