>>François Hollande souhaite un accord "contraignant, universel et ambitieux"
Le président François Hollande au Bourget le 30 novembre. |
Une hausse spectaculaire de 22 points permet au président de la France de retrouver la confiance d'une majorité de Français, ce qui ne s'était pas produit depuis l'été 2012 au début de son quinquennat, selon le tableau de bord Ifop-Fiducial pour Paris Match/Sud Radio publié mardi 1er décembre.
François Hollande fait mieux que son prédécesseur Nicolas Sarkozy, qui n'avait jamais réussi à retrouver 50% de confiance après sa chute dans l'opinion en février 2008.
Une autre enquête TNS-Sofres-Onepoint pour Le Figaro Magazine crédite le chef de l'État d'une hausse tout aussi considérable de 20 points. Mais à un niveau plus modeste, 35% des Français seulement déclarant lui faire confiance "pour résoudre les problèmes qui se posent en France".
"C'est le quinquennat de l'inédit. Pour la deuxième fois de l'année, on observe une hausse vertigineuse de la popularité du président", note Frédéric Dabi, directeur-général adjoint de l'Ifop.
Après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, la cote du chef de l'État avait fait un bond analogue de 21 points dans le tableau de bord de l'Ifop. Il était alors plébiscité pour sa gestion de l'événement et son discours compassionnel. "Là, ça n'a rien à voir, c'est le fait qu'il ait réagi immédiatement, qu'il ait pris des mesures concrètes, notamment l'état d'urgence", relève Frédéric Dabi.
Interrogés sur leurs préoccupations du moment, les Français placent d'ailleurs en tête à une écrasante majorité les attentats (94%) ou l'opération policière contre les jihadistes (81%), loin devant la hausse du chômage (49%), qui constitue habituellement l'un de leurs premiers sujets d'inquiétude.
"Désir d'union nationale"
Ces sondages montrent que "les Français adhèrent à l’action du président depuis le 13 novembre", mais il faut "rester prudent sur l’impact de tout ceci sur le corps électoral" aux régionales, souligne un proche du président.
Évolution de la courbe de popularité de François Hollande et principaux évènements du quinquennat depuis mai 2012 |
S'il bénéficie d'un phénomène d'entraînement, Manuel Valls ne progresse que de trois points pour l'Ifop, ce qui lui permet de franchir également la barre des 50% d'approbation. Il grimpe en revanche de 11 points dans l'enquête TNS-Sofres, à 43%.
Pour Jérôme Sainte-Marie, président de PollingVox, la remontée de l'exécutif dans les sondages, "strictement liée au désir d'union nationale", devrait avoir peu d'impact sur le scrutin. "Selon toute vraisemblance, souligne-t-il, les logiques à l'œuvre depuis des années ne seront pas annulées, mais accélérées." Avec une forte poussée du Front national, une gauche en recul et une droite qui peine à maintenir son avance.
C'est d'ailleurs chez les sympathisants des Républicains, qui approuvent massivement l'arsenal sécuritaire, que la cote de confiance de M. Hollande progresse le plus, passant de 9% début novembre à 40% après les attentats. Ses gains sont plus limités chez les sympathisants PS (+13%) et de la gauche en général (+16%). "Ça ne veut pas dire que les sympathisants des Républicains vont se mettre à voter socialiste", souligne Frédéric Dabi.
À l'horizon 2017 en revanche, le frémissement est réel. Si 28% des Français seulement souhaitent la réélection de François Hollande, selon l'Ifop, ce pourcentage monte désormais à 67% chez les sympathisants PS. Ils n'étaient que 20% et 61% il y a un mois. "Pour 2017, c’est très important. Ça le solidifie (...) Sarkozy devrait cesser de dire Hollande c’est fini", confie le même proche du président.