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Des manifestants participent à la marche contre les mesures contraignantes liées au COVID-19, le 1er août à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Estimés à quelque 20.000 par la police, les participants à ce cortège hétéroclite rassemblant "libres penseurs", militants antivaccins, conspirationnistes ou encore sympathisants d'extrême droite, étaient finalement bien moins nombreux que les 500.000 annoncés par les organisateurs de cette mobilisation intitulée "La fin de la pandémie - Jour de la liberté".
"Nous sommes la deuxième vague", "Résistance" ou encore "la plus grande théorie conspirationniste est la pandémie du nouveau coronavirus" ont scandé les manifestants sous un soleil de plomb.
Peu d'entre eux portaient un masque, selon un journaliste de l'AFP, et la distanciation physique d'un mètre cinquante normalement obligatoire n'était pas respectée.
Après plusieurs semonces de la part des forces de l'ordre exigeant des participants de respecter les gestes barrières, elles ont décidé de dissoudre la manifestation en fin d'après-midi.
"Veuillez vous éloigner rapidement et si possible seul ou en petits groupes de l'ancien lieu de rassemblement", a twitté la police berlinoise qui plus tôt avait déjà indiqué avoir déposé plainte contre l'organisateur de l'événement en raison du "non-respect des règles d'hygiène".
Virus "pas dangereux"
Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 1er août à 11h00 GMT. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Celles-ci devraient disparaître, estiment les manifestants pour qui la crise sanitaire est désormais dépassée.
"C'est une pure tactique de peur : je ne vois pas du tout de danger avec le virus. Je ne connais pas d'autres personnes malades. J'ai connu beaucoup de malades en mars, des skieurs, des vacanciers, il se passait vraiment quelque chose en février, mais maintenant il n'y a plus de malades", a affirmé à l'AFP Iris Bitzenmeier.
Un avis que partage Anna-Maria Wetzel, arrivée avec une quinzaine d'amis du Bade-Wurtemberg (sud-ouest) où elle a déjà participé à plusieurs rassemblements similaires à Stuttgart.
"Les gens qui ne s'informent pas d'eux-mêmes, à l'inverse de nous, restent ignorants et croient ce que le gouvernement leur dit. Ils entrent dans la peur que le gouvernement nous met dans la tête. Et la peur affaiblit le système immunitaire", prétend-elle.
Plusieurs contre-manifestants, dont un cortège de "grands-mères contre l'extrême droite", ont traité ces militants de "nazis".
La devise de la manifestation, "Jour de la liberté", est également le titre d'un film de la réalisatrice nazie Leni Riefenstahl sur la conférence du parti d'Adolf Hitler NSDAP en 1935.
"Covidiots"
La manifestation contre les mesures contraignantes liées au COVID-19 a rassemblé quelque 17.000 personnes, selon la police, le 1er août 2020 à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plusieurs responsables politiques ont critiqué cette mobilisation.
Saskia Esken, responsable des sociaux-démocrates, parti minoritaire de la coalition gouvernementale avec les conservateurs d'Angela Merkel, a fustigé ces "Covidiots".
"Sans distance, sans masque: ils ne mettent pas seulement en danger notre santé, mais aussi notre succès contre la pandémie et pour la relance de l'économie, de l'éducation et de la société. Irresponsable !", a-t-elle écrit sur Twitter.
Le ministre de la Santé, Jens Spahn, lui a emboîté le pas : "oui, les manifestations doivent également être possibles en période de coronavirus, mais pas comme ça. La distance, les règles d'hygiène et les masques servent à nous protéger tous ; de cette façon, nous nous traitons mutuellement avec respect".
Le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer s'est lui montré plus compréhensif à leur égard dans une interview à la Passauer Neue Presse : "Bien sûr, il y a toujours des opinions différentes lorsqu'il s'agit d'empiètements sur les droits fondamentaux et de restrictions à la liberté. Mais tout d'abord, c'est normal et ensuite, à mon avis, ce n'est pas la majorité".
Si l'Allemagne a jusqu'à présent été plutôt épargnée par la pandémie qui y a fait moins de 9.200 morts, les autorités s'alarment d'une lente reprise des infections.
Samedi, leur nombre a augmenté de 955 par rapport à la veille, un niveau qui n'était plus atteint depuis le 9 mai, selon l'Institut sanitaire Robert Koch.