Coronavirus
250 salariés de General Electric font valoir leur droit de retrait à Belfort

La direction de General Electric à Belfort a suspendu la production jusqu'à nouvel ordre, après que 250 salariés ont exercé leur droit de retrait mardi 17 mars en raison de la pandémie de coronavirus, a-t-on appris mercredi 18 mars de source syndicale.

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Le site General Electric de Belfort.

Dans un document interne envoyé aux salariés de General Electric , que l'AFP a pu consulter, la direction du géant américain explique avoir "temporairement stoppé l'ensemble des activités de production afin d'évaluer et de préparer une reprise d’activité dès que possible dans les meilleures conditions sanitaires". Selon la CGT toutefois, les salariés sont en danger s'ils poursuivent le travail, nombre d'ouvriers œuvrant dans des ateliers où la proximité est forte. "On est des bêtes à produire que l'on n'est pas capable de protéger", s'est emporté Cyril Caritey, délégué syndical CGT du site belfortain.

Le syndicat réclame des mesures de chômage partiel et menace d'aller devant les tribunaux si des cas de COVID-19 se déclaraient. Une procédure pour danger grave et imminent a déjà été lancée mardi matin 17 mars. "La priorité numéro un de GE est la santé et la sécurité de nos employés", a réagi la direction qui espère que "l'application et (le) renforcement des mesures de distanciation et de gestes barrières" permettra "une reprise du travail (...) dans les meilleures conditions".

"En tant qu'acteur stratégique dans le domaine de l'énergie, nous devons assurer la continuité de la production et de nos activités de services pour répondre aux besoins vitaux de nos clients en France et dans le monde", a ajouté le groupe qui emploie 4.300 salariés dans le Territoire de Belfort. Chez Punch Powerglide, fabricant de boîtes de vitesse à Strasbourg, les salariés, appelés à exercer leur droit de retrait par la CGT et la CFDT, ont obtenu la "mise en activité partielle (de l'entreprise) dès (mercredi 18 mars) jusqu'au 15 avril", ont annoncé les deux organisations syndicales.

"Il y a des cas (de coronavirus) avérés dans l'usine, avec un de nos collègues en réanimation", avance Christophe Schuhmacher, délégué syndical CGT, précisant que "500 personnes (travaillaient) dans les ateliers" en étant "très inquiètes". En Moselle, la fédération du PCF a appelé l'État à prendre "ses responsabilités (...) en imposant l'arrêt des activités non essentielles dans le département" pour "préserver les salariés et renforcer l'efficacité du confinement dans l'intérêt de tous".

À l'issue d'un CSE mercredi 18 mars, l'arrêt du site d'ArcelorMittal à Florange, qui emploie 2.300 salariés, a été décidé "au moins jusqu'à lundi", a indiqué Jean-Marc Vecrin, délégué syndical national CFDT. Syndicats et direction se réuniront alors pour "décider s'il faut mettre en place des équipes réduites pour honorer certaines commandes", a-t-il ajouté. "C'est une décision sage, ça devenait compliqué", a observé M. Vecrin, annonçant qu'un salarié avait été diagnostiqué positif au coronavirus. La direction avait annoncé mardi 17 mars poursuivre la production, une décision jugée "irresponsable" par la CGT.


AFP/VNA/CVN

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