Un Anglais gardien du patrimoine architectural de Hô Chi Minh-Ville

Tim Doling a découvert le Vietnam en 1989. Depuis vingt ans, cet Anglais étudie Hô Chi Minh-Ville, sa ville d’adoption, sous toutes ses coutures. Il est l’auteur de plusieurs livres et de guides touristiques sur le pays.

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Historien médiéval de formation, Tim Doling a œuvré dans le milieu culturel durant la majeure partie de sa carrière professionnelle. Il a dirigé des théâtres et des centres culturels en Angleterre, son pays natal, en Irlande du Nord et à Hong Kong. Il a aussi piloté des projets culturels en Asie, en Afrique et en Europe pour l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le British Council et Visiting Arts.

Le Vietnam, sa deuxième Patrie

Tim Doling a foulé le sol vietnamien pour la première fois en 1989, en tant que touriste. Il a ensuite travaillé pour plusieurs projets de coopération sur le développement de la culture et des arts avec l’ancien ministère vietnamien de la Culture (actuellement le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme). De 1999 à 2004, il était assistant du projet de développement des méthodes en matière de culture et des arts dans les universités et les Instituts universitaires de technologie (IUT) au Vietnam, financé par le Fonds Ford, en collaboration avec l’ancien ministère vietnamien de la Culture.

L’Anglais Tim Doling s’engage pour la préservation du patrimoine architectural de Hô Chi Minh-Ville.

Tim Doling a officialisé sa retraite en 2010 et a décidé de s’installer à Hô Chi Minh-Ville, avec sa femme, une Vietnamienne qu’il a épousée en 1996, et sa fille. Depuis, l’Anglais étudie cette ville. D’après lui, il est nécessaire de comprendre l’histoire de la région où l’on vit. «Je suis devenu le gendre du Vietnam, je le considère comme ma deuxième Patrie», insiste Tim Doling.

Il est l’auteur de plusieurs livres, dont The Railways and Tramways of Vietnam et Exploring Hồ Chí Minh City, et de guides touristiques sur le Nord-Ouest et le Nord-Est du pays. Selon lui, la plupart des visiteurs se contentent souvent de passer un ou deux jours à Hô Chi Minh-Ville. Ils utilisent ensuite la ville comme base pour partir explorer d’autres endroits touristiques, le delta du Mékong, les plages de Mui Ne, Phu Quôc, Côn Dao ou les tunnels de Cu Chi. Il faut dire que les travaux en cours dans cette immense ville ont de quoi décourager le visiteur à la recherche d’images pittoresques.

En effet, Hô Chi Minh-Ville est plutôt considérée comme une «puissance économique dynamique» qu’un centre culturel à part entière. Une impression encore renforcée par le rythme auquel sont démolis les bâtiments anciens de la ville.

Tim Doling est l’auteur de plusieurs livres sur la Mégapole du Sud, dont Exploring Hồ Chí Minh City.

Cependant, la mégapole du Sud peut offrir un autre visage au voyageur curieux. Et ce au travers des restes de l’élégant patrimoine architectural qui a donné à la ville le titre de «Perle de l’Orient». Dans son livre Exploring Hồ Chí Minh City, Tim Doling identifie ces trésors cachés et peu accessibles et propose aux touristes de les apprécier grâce à une série de balades à pied, dans les quatre coins de la ville.

Recenser les monuments historiques

Tim Doling s’engage aussi pour la préservation des patrimoines architecturaux de Hô Chi Minh-Ville. «Plusieurs pays, notamment la Grande-Bretagne, l’Irlande, la France, Singapour et le Japon ont détruit un grand nombre de bâtiments à valeur patrimoniale et ont construit des gratte-ciel et des centres commerciaux à la place. Plus tard, ils l’ont tous regretté, relève-t-il dans un vietnamien parfait. C’est triste de voir que le même processus s’engage à nouveau ici. J’espère que le Vietnam et notamment Hô Chi Minh-Ville tireront des enseignements des expériences de ces pays».

Tim Doling ne se considère pas comme un activiste. «Je n’ai pas l’intention d’appeler les gens à s’opposer physiquement à des projets de destruction. Ce serait inapproprié de la part d’un +étranger+. Cependant, je remarque que notre groupe Facebook devient de plus en plus populaire. Et surtout que beaucoup plus de Vietnamiens débattent de l’importance de préserver ce patrimoine que d’étrangers», souligne Tim Doling.

L’Anglais a déjà écrit plusieurs articles sur Facebook et dans les journaux au sujet d’anciens bâtiments de Hô Chi Minh-Ville afin de sensibiliser les habitants sur leur importance.

«L’Institut de l’étude et du développement de Hô Chi Minh-Ville a commencé à recenser les monuments et les rues à grande valeur patrimoniale dans le cadre du projet de coopération avec le Centre français de prospective et d’études urbaine. C’est une démarche essentielle». Et d’ajouter : «Si les bâtiments historiques continuent d’être détruits, Hô Chi Minh-Ville ne perdra pas seulement son identité culturelle, mais passera à côté des avantages économiques qu’elle peut en retirer».

Phuong Nga/CVN

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