>>Au Rwanda, des textos peuvent sauver les nouveaux-nés
Pascal Simbikangwa, ex-officier de la garde présidentielle rwandaise, arrive aux assises de Bobigny pour son procès en appel, le 25 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pascal Simbikangwa est apparu dans le box des accusés, assis sur un fauteuil roulant, veste en cuir marron et pantalon de jogging gris. Sur ses genoux, un petit bloc-notes et un stylo.
Cet ex-officier de la garde présidentielle rwandaise, reconverti dans la police politique après l'accident qui l'a cloué dans un fauteuil roulant en 1986, comparaît en appel pour "complicité de génocide" et "complicité de crimes contre l'humanité".
Il y a deux ans, la cour d'assises de Paris l'avait condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour génocide et complicité de crimes contre l'humanité.
À Bobigny mardi 25 octobre, il s'est présenté sous son autre nom Senyamuhara Safari, sous lequel il avait été arrêté en 2008 dans l'île française de Mayotte pour trafic de faux papiers.
"J'étais militaire et après mon accident j'ai travaillé dans le civil", a-t-il dit à la cour. À Mayotte, "je travaillais personnellement, je donnais quelques cours de mathématiques au lycée", a-t-il ajouté.
Pascal Simbikangwa est accusé d'avoir, à Kigali et dans sa région natale de Gisenyi (Nord-Ouest), organisé les barrages routiers au passage desquels étaient filtrés et exécutés les Tutsis, d'avoir donné des instructions et livré des armes aux miliciens Interahamwe qui tenaient ces barrages.
Tout au long de son premier procès, Simbikangwa, qui nie les faits, n'avait cessé de minimiser son rôle et sa compréhension des massacres à l'époque.
Il avait ainsi répété à la stupéfaction générale n'avoir vu aucun cadavre pendant les 100 jours d'avril à juillet 1994, au cours desquels au moins 800.000 personnes, en majorité Tutsis ainsi que des Hutus modérés, ont été massacrées.
Depuis ce procès "historique", le tout premier en France d'un Rwandais pour le génocide de 1994, un deuxième a eu lieu, celui de deux anciens bourgmestres, Octavien Ngenzi et Tito Barahira.
Ils ont été condamnés à perpétuité en mai 2016 pour leur participation au génocide et ont fait appel.
Pascal Simbikangwa, 56 ans, risque lui aussi la perpétuité lors de ce second procès, qui doit se tenir jusqu'au 9 décembre.
AFP/VNA/CVN