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Mark Zuckerberg, le 24 mai à Paris. |
"Pour 2018, le défi personnel que je m'étais lancé était de me concentrer sur quelques-uns des problèmes les plus pressants auxquels fait face notre communauté - que ce soit empêcher une interférence dans les élections, stopper les discours de haine et la désinformation, s'assurer que les gens gardent le contrôle de leurs informations et que notre service améliore leur bien-être", a écrit Mark Zuckerberg sur sa page Facebook vendredi 28 décembre.
"Je suis fier des progrès réalisés" dans tous ces domaines, a dit le jeune milliardaire, affirmant dans la foulée que le réseau qu'il a créé et qui compte aujourd'hui quelque 2,3 milliards d'utilisateurs avait "fondamentalement" changé pour répondre à ces défis. "Nous sommes une entreprise très différente de celle que nous étions en 2016, ou même il y a un an. Nous avons fondamentalement modifié notre ADN pour éviter que nos divers services fassent du mal, et nous avons systématiquement réorganisé d'importantes parties de notre entreprise pour qu'elles se concentrent sur la prévention", a-t-il affirmé. Selon lui, 30.000 personnes se consacrent désormais "aux mesures de sécurité" pour lesquelles Facebook investit des milliards de dollars.
L'entreprise a été secouée par plusieurs scandales: Cambridge Analytica (partage de données personnelles à l'insu des abonnés et à des fins politiques); ingérence d'officines russes dans l'élection de Donald Trump à partir de la plateforme; attaques organisées contre des critiques du réseau; responsabilité de la plateforme dans le partage de messages haineux contre les Rohingyas en Birmanie, etc. M. Zuckerberg et sa numéro deux Sheryl Sandberg - elle aussi sous le feu des critiques - ont admis avoir été lents à reconnaître certains problèmes comme les manipulations d'informations, mais cela n'a pas suffi à exonérer l'entreprise. Le Congrès américain a cuisiné M. Zuckerberg pendant plusieurs heures sur les pratiques de Facebook et les mesures prises pour éviter les dérapages.
"Par le passé nous ne nous sommes pas concentrés autant qu'il aurait fallu sur ces problèmes, mais maintenant nous sommes beaucoup plus actifs", a-t-il assuré. Les problèmes à répétition et la difficulté à maîtriser les contenus diffusés sur le réseau, tout en respectant la diversité des opinions et des sensibilités très variées d'un pays à l'autre, font craindre à certains que Facebook ne soit désormais devenu trop gros, trop influent pour ne pas être aussi dangereux pour la démocratie. M. Zuckerberg a souligné que des études menées par l'entreprise avaient montré que "le bien-être des gens augmentait quand ils interagissaient activement, mais que quand vous consommez passivement sur internet cela n'apporte pas les mêmes effets positifs". Il veut notamment réduire le nombre de vidéos virales qui sont passées d'un compte à l'autre.
"Ces changements réduisent intentionnellement l'engagement des abonnés et donc le chiffre d'affaires, mais nous sommes convaincus qu'ils nous aideront à construire une communauté et une entreprise plus fortes sur le long terme", a affirmé M. Zuckerberg.
AFP/VNA/CVN