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Des réfugiés évacués de l'île de Sebesi sont regroupés dans un centre d'hébergement à Kalianda, le 27 décembre |
Les autorités ont porté le niveau d'alerte à "élevé", soit le deuxième niveau le plus important, et l'aviation civile a demandé à tous les avions d'éviter la zone. Le rayon de la zone interdite autour de l'Anak Krakatoa, "l'enfant" du légendaire volcan Krakato, a en outre été élargi à cinq kilomètres. Les autorités ont exhorté les habitants à se tenir à l'écart du littoral, après le raz-de-marée qui a soudainement frappé samedi soir 22 décembre les rivages du détroit entre les îles de Sumatra et de Java.
D'après les experts, cette tragédie a été consécutive à une éruption modérée qui a provoqué un effondrement sous-marin d'une partie du volcan et le déplacement de masses d'eau. Un dernier bilan fait état de 430 morts, 1.495 blessés et 159 disparus. L'Anak s'est formé aux alentours de 1928 dans la cuvette laissée derrière lui par le Krakatoa, dont l'éruption avait fait 36.000 morts en 1883. Jeudi 27 décembre, l'Anak crachait toujours des nuages de cendres alors que des nuées ardentes dévalaient ses pentes. D'où le risque accru pour les bateaux naviguant dans ses parages.
"Il y a un risque d'éruption plus importante", a déclaré le porte-parole de l'Agence nationale de gestion des catastrophes, Sutopo Purwo Nugroho. "Les personnes pourraient être touchées par des pierres brûlantes, par les coulées pyroclastiques et les cendres épaisses."
"Priez pour nous"
"Nous avons relevé le niveau d'alerte en raison d'un changement des caractéristiques de l'éruption", a déclaré jeudi 27 décembre un responsable de l'Observatoire du Krakatoa, Kus Hendratno.
Les nuées ardentes ne posent en elles-mêmes aucun risque pour les villes de la région car le volcan est une île au beau milieu du détroit, éloignée des centres de population. Mais le changement du niveau d'alerte a ravivé la crainte chez les habitants, déjà effrayés à l'idée de retourner chez eux. "Priez pour nous pour que tout se passe bien", a imploré de son côté Sukma, agent de sécurité aux Mutiara Carita Cottages, dont les bâtiments sont totalement dévastés. "Cela m'inquiète", a déclaré Ugi Sugiarti, cuisinier de l'Hôtel Augusta de Carita, une des localités les plus durement touchées par le tsunami. "J'ai déjà évacué". L'évacuation a concerné près de 22.000 personnes à la suite du tsunami. Elles sont hébergées dans des abris d'urgence.
Mercredi soir 26 décembre, les autorités ont averti que des cendres et du sable étaient portés par les vents jusqu'aux localités de Cilegon et Serang, sur l'île de Java, exhortant les habitants à porter des lunettes et des masques s'ils sortaient de chez eux. Les pluies torrentielles ont provoqué dans certains secteurs de inondations compliquant les efforts des secouristes, et plombant un peu plus la vie des personnes affectées par le tsunami.
Des médecins ont fait état d'un manque de médicaments et d'eau potable, alimentant les craintes d'une crise sanitaire. C'est le troisième cataclysme à frapper l'archipel ces six derniers mois, après une série de séismes sur l'île de Lombok en juillet et août, puis un raz-de-marée à Palu, sur l'île des Célèbes, qui a fait 2.200 morts et des milliers de disparus en septembre. L'Indonésie est située sur la ceinture de feu du Pacifique, une zone de forte activité sismique et d'éruptions volcaniques. Elle compte 127 volcans actifs. En 2004, au lendemain de Noël, un tsunami avait fait 220.000 morts dans les pays riverains de l'océan Indien, dont 168.000 Indonésiens, l'une des catastrophes naturelles les plus meurtrières de l'Histoire.
AFP/VNA/CVN