>>Paris et Berlin pressent Bruxelles d'agir pour éviter le déclassement européen
>>Draghi parie sur une "forte reprise" de l'économie pour assainir la dette
L'Irlandais Philip Lane, économiste en chef de la Banque centrale européenne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je pense que nous sommes désormais, en mai et juin, à un tournant conjoncturel. Désormais, l'économie va croître rapidement, mais en partant d'un bas niveau. Cela signifie que, même avec une croissance dynamique sur le reste de l'année, la zone euro ne retrouvera son niveau de PIB de 2019 qu'au printemps de l'année prochaine", juge M. Lane.
"Sur le marché du travail, le taux de chômage devrait retrouver son niveau de 2019 en 2023 seulement. Le chemin sera long. Il nécessitera un effort prolongé sur le plan budgétaire et monétaire pour soutenir la reprise" prévient-il, soulignant que "la reprise ne sera pas un processus très rapide, il faut en être conscient".
Si l'on compare avec le niveau d'activité de 2019, "aujourd'hui, nous nous situons probablement 4% ou 5% en dessous. C'est une contraction considérable. Lors d'une récession classique, le recul est plutôt de 2% ou 3%", met en avant l'économiste en chef de la BCE.
Mais pour Philip Lane, "il y a des raisons d'être optimiste. Comparée à la décennie qui a suivi la crise financière de 2008, la pandémie de COVID-19 sera un événement qui durera deux ou trois ans. La récession sera plus courte et les cicatrices pourraient rester limitées".
M. Lane souligne cependant qu'il y a "aussi des sources d'inquiétude. Les fermetures liées au confinement n'ont pas seulement affecté l'économie. L'éducation et la santé ont aussi été perturbées, ce qui aura des conséquences durables. Les effets de la pandémie sont également très concentrés dans certains secteurs : l'hôtellerie et le tourisme, notamment, qui seront durablement pénalisés".
AFP/VNA/CVN