Zone euro : détermination et confiance de la France et l'Italie

La France et l'Italie ont affiché le 31 juillet leur unité pour "défendre, préserver et consolider" la zone euro, selon les termes du président François Hollande à l'issue d'un entretien avec le président du Conseil italien Mario Monti pour qui la fin de la crise est proche.

Le président François Hollande (gauche) et le président du Conseil italien Mario Monti, le 31 juillet à Paris.

"Nous avons rappelé une nouvelle fois notre volonté de tout faire pour que, d'abord, les décisions du Conseil européen de la fin du mois de juin soient appliquées, que la zone euro soit défendue, préservée, consolidée et que nous puissions travailler à son intégrité", a affirmé le chef d'État français à la presse.

"C'est tellement important pour chacun de nous - la capacité de la zone euro à contribuer à la croissance économique et sociale européenne - que nous ne pouvons pas nous permettre une minute d'inattention", a renchéri Mario Monti, qui a prévu de se rendre après Paris à Helsinki et Madrid.

Il avait estimé plus tôt, à la radio italienne Rai 1, que la zone euro approchait "de la fin du tunnel" de la crise. "La clé de voûte" de la sortie de crise "doit être la mise en oeuvre sans tarder des décisions prises à Bruxelles" fin juin, avait-il ajouté.

"Une nouvelle ambition politique doit (...) être trouvée pour la zone", ont aussi souligné les deux dirigeants dans un communiqué commun, indiquant qu'ils "s'attacheront à y travailler pendant les prochaines semaines avec leurs partenaires".

François Hollande a vanté "la qualité" des relations franco-italiennes. C'est "un point très important pour régler les questions qui sont encore de notre responsabilité pour les jours qui viennent pour consolider, renforcer la zone euro", a-t-il dit.

"Il y a eu des progrès très significatifs depuis plusieurs semaines : le Conseil européen de la fin du mois de juin, avec le pacte de croissance, les mécanismes de stabilité qui ont été précisés, qui maintenant doivent être appliqués", a aussi indiqué le responsable français.        

"Mesures décisives" attendues par les États-Unis

Les deux dirigeants ne sont pas entrés dans les détails, mais une partie de  la presse allemande croit savoir que le débat entre la France et l'Italie porte aussi sur les moyens accrus qui pourraient être octroyés au Mécanisme européen de stabilité (MES).

Ce fonds de secours européen doit entrer en principe en vigueur à l'automne si la Cour constitutionnelle allemande n'y met pas son veto.

Les deux pays sont favorables à ce qu'il bénéficie d'une licence bancaire lui permettant de se refinancer auprès de la Banque centrale européenne (BCE) dont les moyens sont en théorie illimités. De quoi rassurer les marchés toujours inquiets sur l'ampleur des ressources que la zone euro est prête à mettre sur la table pour sauver l'un des siens.

Mais problème, l'Allemagne s'y oppose comme elle l'a rappelé le 31 juillet. "Le MES n'a pas de licence bancaire et nous ne voyons pas la nécessité de lui en donner une", a réaffirmé le ministère allemand des Finances. Un membre de la BCE, l'Autrichien Ewald Nowotny, y est pourtant favorable et son président Mario Draghi sera très attendu sur ce sujet jeudi au cours de la prochaine réunion de l'institution de Francfort.

L'Espagne reste au centre des inquiétudes et les dirigeants européens multiplient depuis plusieurs jours les propos volontaristes et optimistes pour rassurer les marchés.

La Grèce demeure aussi un point noir. Le gouvernement est toujours en discussions pour trouver 11,5 milliards d'économies supplémentaires en 2013 et 2014, afin de débloquer un versement de 31,5 milliards d'euros prévu par le plan de sauvetage UE-FMI. 

Chiffre record de chômeur 

Le 31 juillet, l'office européen de statistiques Eurostat a indiqué que le taux de chômage de la zone euro s'était établi en juin au chiffre record de 11,2% de la population active (24,8% pour l'Espagne, plus de 20% pour la Grèce).

Il y a un peu moins d'une semaine, le président de la BCE, Mario Draghi, avait assuré que celle-ci était "prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro". Des propos qui laissaient entendre que la Banque pourrait agir sur le marché de la dette, afin de faire baisser les taux de l'Italie et de l'Espagne, récemment montés en flèche.

Depuis, ces taux sont retombés, à un peu plus de 6,6% le 31 juillet contre 7,7% la semaine dernière pour les emprunts à dix ans de l'Espagne.

Mario Draghi pourrait préciser le 2 août les mesures envisagées au cours de la réunion du conseil des gouverneurs.

Pour le président américain Barack Obama, la zone euro ne va pas se déliter mais des "mesures décisives" restent à prendre. Une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) est d'autre part attendue le 1er août au cours de laquelle de nouvelles mesures pourraient être prises pour relancer l'économie des États-Unis.

AFP/VNA/CVN

 

 

 

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