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Un enfant reçoit un traitement pour le choléra, dans un hôpital à Khokha, dans l'Ouest du Yémen, le 18 avril. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Le peuple du Yémen a déjà enduré la pire épidémie de l'histoire", a affirmé Muhsin Siddiquey, le directeur de l'ONG Oxfam au Yémen, dans un communiqué. "Laisser cette maladie se propager de nouveau à travers le pays (...) serait une tache sur la conscience de l'humanité", a-t-il poursuivi, appelant la communauté internationale à assurer rapidement l'accès des organisations humanitaires dans le pays. Quelque 195.000 cas suspects ont déjà été recensés depuis janvier 2019, dont 38.000 dans des régions difficiles d'accès pour les ONG, notamment en raison des affrontements armés et des nombreux barrages érigés par les combattants des camps rivaux.
"Au cours des deux dernières semaines de mars, environ 2.500 cas suspects ont été rapportés chaque jour, (un nombre) en augmentation par rapport aux 1.000 cas rapportés chaque jour en février", a écrit l'ONG. Il y a dix fois plus de cas suspects recensés et de personnes décédées du choléra que sur la même période en 2018, a affirmé Oxfam. Depuis 2016, le choléra a tué plus de 3.000 Yéménites, selon l'ONG. Dans un centre médical pour déplacés dans la ville de Khokha, dans l'Ouest du Yémen, en zone gouvernementale, Qassem Souleiman a amené jeudi 18 avril son enfant, Alaa, pour des tests de dépistage du choléra. M. Souleiman a confié que son fils avait été "soudainement frappé par une grave diarrhée".
"Un certain nombre de cas ont été transférés à Aden (Sud) et dans d'autres centres et des cas ont été traités ici", a expliqué le docteur Wadah al-Tiri, précisant qu'une tente allait être installée à côté du centre pour accueillir les personnes touchées par le choléra. M. Tiri a appelé les organisations humanitaires à coopérer plus rapidement pour endiguer l'épidémie. Selon Oxfam, si le nombre de cas recensés se maintient au même niveau le reste de l'année, l'épidémie sera plus grave que celle de 2017.
Le conflit au Yémen, qui a fait au moins 10.000 morts depuis 2015 et provoqué la pire crise humanitaire au monde, oppose le pouvoir appuyé par l'Arabie saoudite aux rebelles Houthis soutenus par l'Iran. Des ONG estiment toutefois que le nombre de morts est nettement plus élevé, certaines citant un bilan cinq fois supérieur.
AFP/VNA/CVN