Yémen : 140 morts dans le Sud, les secours toujours bloqués

De nouveaux combats dans le Sud du Yémen entre rebelles chiites et partisans du président soutenus par l’Arabie saoudite ont fait plus de 140 morts ces dernières 24 heures, alors que la Croix-Rouge était toujours dans l’impossibilité d’acheminer une aide humanitaire.

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Au douzième jour de l’opération d’une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, les combats se sont concentrés dans le Sud où au moins 141 personnes ont été tuées, dont 53 à Aden, deuxième ville du Yémen, selon un bilan obtenu de différentes sources.

La situation humanitaire s’aggrave d’heure en heure dans le pays où les hôpitaux, faute de médicaments, ne peuvent plus soigner les blessés qui se comptent par centaines.

Des yéménites dégagent les décombres d'un immeuble détruit après avoir été visé par les rebelles chiites, le 5 avril à Aden, dans le Sud du Yémen.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais aucune aide n’arrive de l’extérieur. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait état de "problèmes logistiques" pour acheminer son aide.

L’organisation a évacué lundi 6 avril depuis l’aéroport de Sanaa "11 membres de son personnel", a déclaré le porte-parole de la coalition, Ahmed Assiri, ajoutant que des arrangements étaient en cours pour un autre vol.

Quelque 48 tonnes de médicaments et de kits chirurgicaux attendent le feu vert pour être expédiés au Yémen par avion ou bateau, selon le CICR, prêt également à envoyer tentes, générateurs et équipements pour réparer les réseaux d’approvisionnement en eau endommagés.

La situation est particulièrement grave à Aden, la grande ville portuaire où la population de certains quartiers est privée d’eau et d’électricité.

Les affrontements se sont soldés depuis dimanche 5 avril par "la mort de 17 civils et de 10 combattants des comités populaires", ces partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi réfugié à Ryad, ainsi que de 26 rebelles, soutenus par l’Iran.

L’Arabie "pas va-t-en-guerre"

La Jordanie, membre de la coalition, a annoncé lundi avoir évacué, via l’Arabie saoudite, 130 de ses ressortissants, tandis que la France a évacué par mer, via le port de Balhaf (Est), 63 personnes, dont 23 Français, vers Djibouti.

Au port de Hodeida (Ouest), des frégates de la Marine indienne et chinoise ont évacué respectivement 450 et 100 personnes, selon une source portuaire.

Trois avions indiens et un quatrième russe ont atterri lundi 6 avril à Sanaa pour des opérations d’évacuation.

Au Pakistan, la participation ou non à la coalition au Yémen fait toujours débat alors que l’Arabie saoudite a demandé à son allié sunnite des avions, des navires militaires et des troupes au sol. Le Pakistan compte près de 20% de chiites, ce qui fait de lui le deuxième pays de l’islam chiite après l’Iran.

À Ryad, le Conseil des ministres, présidé par le roi Salmane, a répété lundi 6 avril que le royaume saoudien n’était "pas un va-t-en-guerre" et que sa campagne au Yémen visait à "secourir un pays voisin et l’autorité légitime".

Mais la Russie s’est déclarée "déçue" par cette opération militaire sans mandat de l’ONU, appelant les parties prenantes du conflit à cesser les violences et négocier.

AFP/VNA/CVN

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