WildFest : des courts qui en disent long

Le festival de cinéma et de musique en plein air des animaux sauvages : le WildFest (Wildlife film and music festival), se tiendra le 8 novembre à partir de 17h30 à la Citadelle impériale de Thang Long, à Hanoi, pour la première fois. Le court-métrage est à l’honneur, dénonçant notamment les horreurs du trafic de cornes de rhinocéros.

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L’annonce du WildFest au Vietnam - dont l’objectif est de sensibiliser les gens sur l’absurdité du braconnage à des fins soi-disant thérapeutiques - a eu lieu en juin dernier avec un écho retentissant de la part des cinéastes vietnamiens, sud-africains, thaïlandais, malaisiens et australien. Le comité d’organisation a déjà sélectionné 17 courts-métrages (de 3 à 7 minutes) classés en trois catégories : onze films en compétition, trois films en sélection mais hors compétition, et trois films en invités : Ác mộng (Cauchemar) de Nguyên Quang Dung, Ai còn sống giơ tay lên ! (Qui survit, levez la main !) de Nguyên Hoang Diêp, Người tê giác (L’homme-rhino) de Bao Nguyên.

WilfFest aura lieu le 8 novembre à la Citadelle impériale de Thang Long, Hanoi
Photo : WF/CVN

«La croyance persistante des Vietnamiens, notamment des personnes âgées, sur le miracle des remèdes dont les ingrédients proviennent des animaux sauvages ne peut être effacée d’un simple coup de baguette magique. Pourtant, je crois que la jeune génération pense différemment et pourra faire évoluer rapidement les mentalités», a déclaré le metteur en scène Charlie Nguyên, un membre du jury du WildFest.

Des animaux et des hommes

Les courts vont du film comique au documentaire en passant par le film d’action, le film d’horreur ou encore le dessin animé, et reflètent plusieurs angles de la consommation des animaux sauvages au Vietnam, notamment les onze réalisations en compétition.

Khi khu vườn im lặng (Quand le jardin devient silencieux) de Nguyên My Dung, relate par exemple les souvenirs d’enfance d’une femme vietnamienne à l’étranger ravivés par le fait de contempler un paysage naturel. Gửi B (Cher B), de Pham Thu Thuy, parle de la lettre d’une jeune fille adressée à son ami sur un lieu spécial qui l’a impressionnée...

Une scène du film "Ác mộng" (Cauchemar) de Nguyên Quang Dung.
Photo : WF/CVN

D’autres films prennent le parti de raconter une histoire vue par le monde animal. C’est le cas de Chuyện chiếc sừng tê giác (Histoire d’une corne de rhinocéros) de Hoan Nguyên ou de Một cuộc phỏng vấn (Une interview) de Nguyên Minh Huy qui, comme son nom l’indique, est une interview sur l’enfance d’un ours, d’un éléphant et d’un rhinocéros. Nhật ký trong chuồng (Journal intime dans la cage) de Lê Binh Giang nous met, l’espace d’une journée, dans la peau d’un rhinocéros tenu en captivité dans un zoo.

Điệp vụ tê giác (Mission rhinocéros) de Duong Minh Lôc, Di sản (Héritage) de Huynh Nguyên Dang Khoa et Không tên (Anonyme) de Pham Hoang Phuc abordent sans concession le massacre des rhinocéros pour leur corne en inversant les rôles entre l’homme et l’animal. En d’autres termes, le chasseur devient le chassé. Effet garanti !

Chú bé 8 tuổi (Enfant de 8 ans) d’Anh Poly et Những con thú đi đâu rồi hả ba ? (Papa, d’où viennent les animaux ?) de Mai Dinh Khôi abordent plus ou moins directement le thème de la famille et de la sensibilisation à la protection des animaux sauvages. Người bảo vệ tê tê (Protecteur de pangolins), de Katrina Kaufman, raconte les efforts de Vietnamiens voulant réparer les erreurs de leurs semblables.

Une scène du film "Người tê giác" (L’homme-rhino) de Bao Nguyên.
Photo : WF/CVN

«La qualité des films qui seront présentés au WildFest m’a fait forte impression. En tant que réalisateur, je sais qu’il est difficile pour les cinéastes d’exprimer leurs idées de manière attirante sur le thème lancé par le WildFest. Après avoir visionné les films en compétition, je peux vous dire que les cinéastes ont fait un travail extraordinaire. Cela n’a rien à voir avec ce que je craignais au début, c’est-à-dire des courts-métrages sans âme, simplement porteurs d’un message formel. Ici, tous les films sont sincères, émouvants. Cela montre aussi que pour les cinéastes, les animaux sauvages et de la nature sont aussi un thème très attrayant», a déclaré, dithyrambique, le metteur en scène Nguyên Hoang Diêp, un membre du jury de WildFest.

Ludisme et partage

Ce festival s’inscrit dans le cadre du programme Opération de co-action pour le changement (OGC - Opération Game Change) organisé par l’Ambassade des États-Unis au Vietnam, le gouvernement du Vietnam et l’organisation Freeland. «Nous souhaitons que le WildFest puisse encourager les jeunes à avoir des approches plus créatives concernant la lutte contre le trafic des animaux sauvages. Et nous soutenons tous ceux qui veulent utiliser les films présentés à ce concours pour tenter de faire bouger les choses», a expliqué Lisa Bless Wishman, représentante de l’Ambassade des États-Unis.

Afin de promouvoir le Wildfest, notamment auprès des jeunes, le comité d’organisation a présenté en avant-première, dix jours avant la tenue de l’événement, la bande-annonce de trois des onze films en compétition sur la plate-forme de vidéos en ligne Youtube. Toutes les informations relatives à ce festival et des billets d’entrée gratuits sont disponibles sur les sites internet comme wildfest.org ou facebook.com/OperationGameChange.

Outre la projection des films, WildFest proposera des concerts, là encore en plein air, avec les artistes Suboi, PB Nation, Dinh Manh Ninh, Tô Minh Duc, Pham Tiên Manh et Kyo York - Uyên Nhi, ainsi que des entretiens avec les cinéastes. À noter que Suboi et Hà Lê ont composé quelques chansons au sujet des animaux sauvages à cette occasion.

Et au cas où vous auriez manqué cet événement, les 11 films en compétition seront en libre visionnage sur le site wildfest.org juste après le Wildfest.

Huy Hoàng/CVN

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