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Le président des États-Unis Donald Trump à la Maison Blanche le 9 mai. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les responsables chinois dont le vice-Premier ministre Liu He ont été accueillis à 17h00 (21h00 GMT) par le négociateur en chef américain Robert Lighthizer et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, non loin de la Maison Blanche, a constaté l'AFP.
Quelques heures auparavant, le président américain avait révélé avoir reçu une "belle lettre" de son homologue chinois Xi Jinping et estimé encore "possible" de nouer cette semaine un accord, tranchant radicalement avec le ton menaçant des jours précédents.
"L'un des hommes les plus respectés et l'un des plus grands responsables (chinois) vient" à Washington pour négocier, avait-il déclaré en référence à Liu He.
Il avait en outre précisé qu'il venait tout "juste" de recevoir le courrier de Xi Jinping et qu'il lui parlerait "sans doute par téléphone" à une date encore inconnue.
"La Chine ne capitulera pas"
Ces discussions prévues jeudi 9 mai et vendredi 10 mai, qui étaient présentées il y a encore quelques jours comme les dernières avant un sommet entre les deux présidents destiné à signer un accord bilatéral historique, sont compliquées par la hausse des droits de douanes supplémentaires sur 200 milliards de dollars de biens chinois qui doit entrer en vigueur vendredi 10 mai à 04h01 GMT.
En outre, Donald Trump a jeté le trouble en estimant que les tarifs douaniers était une "alternative excellente" à un accord, martelant qu'ils remplissaient les caisses de l'Etat américain de plus de 100 milliards par an.
"Nous avons besoin d'imposer des tarifs douaniers très élevés sur la Chine, à compter de vendredi", a-t-il souligné, estimant que ceux imposés l'an passé avaient fait leur preuve.
Pour soutenir son propos, il a fait référence aux données de la balance commerciale publiées vendredi, faisant état d'une baisse du déficit des biens avec la Chine inédite depuis avril 2016.
"La Chine ne capitulera pas face à la pression et nous avons la détermination ainsi que les moyens de défendre nos intérêts", avait mis en garde plus tôt à Pékin le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Gao Feng.
Le porte-parole du Fonds monétaire international (FMI), Gerry Rice, a averti de son côté qu'un conflit durable entre les deux premières puissances du monde risquait de saper la croissance mondiale.
L'optimisme, qui prévalait depuis cinq mois, a été douché lundi 6 mai quand les ministres de Donald Trump ont révélé que la Chine était revenue sur ses principaux engagements, une accusation démentie par Pékin.
Le changement de ton du président américain jeudi 9 mai semblait rassurer en partie Wall Street, où le Dow Jones a finalement terminé en très légère baisse (-0,54%) de même que le Nasdaq (-041%).
Menace sur l'économie mondiale
Donald Trump a expliqué que la trêve observée depuis le 1er décembre s'expliquait par le fait que les deux parties avaient négocié "en toute bonne foi". "Je leur avais donné un répit", a-t-il ajouté.
Si la Chine a accepté de revenir à la table des négociations malgré la perspective de nouveaux tarifs douaniers, elle ne compte pas pour autant faire le dos rond.
Pékin "n'aura guère d'autre choix que de prendre les contre-mesures nécessaires", a prévenu le ministère chinois du Commerce.
Avant la trêve, Donald Trump avait opté avec Pékin pour la stratégie de la pression maximale, infligeant d'abord en mars 2018 des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium chinois puis, l'été dernier, sur 250 milliards de dollars de produits chinois.
Il menace en outre d'imposer des droits de douane additionnels sur toutes les importations de Chine (539,5 milliards de dollars en 2018), faisant craindre pour la croissance économique mondiale et la stabilité des marchés financiers.
Et coïncidence ou non du calendrier, les États-Unis ont annoncé jeudi 9 mai refuser à l'opérateur China Mobile l'accès à leur marché, relevant "des risques substantiels et sérieux pour la sécurité nationale".
La pression sur les épaules des négociateurs est d'autant plus forte que trouver un consensus sur les dossiers épineux revient à demander à la Chine de réduire ses ambitions économiques.
L'administration Trump exige en effet la fin des pratiques commerciales jugées "déloyales", des "changements structurels" ainsi que la protection de la propriété intellectuelle américaine.
Elle demande également la fin des subventions aux entreprises d'État, celles-là mêmes qui portent le plan stratégique de l'État chinois, "Made in China 2025".
AFP/VNA/CVN