>>Wall Street clôture en forte hausse, rebond technique dans un marché toujours nerveux
>>Wall Street termine en baisse, plombée par le premier cas d'Omicron aux États-Unis
Le New York Stock Exchange (NYSE) à Manhattan (New York), le 16 novembre 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Dow Jones a lâché 0,17% à 34.590,08 points, le Nasdaq, 1,92% à 15.085,47 points, et l'indice élargi S&P 500, 0,84% à 4.538,43 points.
La séance s'était ouverte avec le rapport du département américain du Travail, qui a annoncé la création de 210.000 emplois aux États-Unis en novembre, alors que le marché en attendait quasiment le triple (525.000).
Échaudé par ce mauvais chiffre, le marché s'est retourné après avoir ouvert en hausse. Mais ce sont rapidement d'autres facteurs qui ont pris le relais, pour pousser les indices loin dans le rouge, au point que la Nasdaq a frôlé les -3%.
"Cela a vraiment peu de rapport avec le rapport sur l'emploi, et beaucoup à voir avec Omicron", a ainsi affirmé Karl Haeling, de la banque LBBW. Pour l'analyste, de nombreux opérateurs ont choisi de vendre avant le week-end.
Si aucune donnée concernant la dangerosité d'Omicron ou l'efficacité des vaccins existants contre ce nouveau variant n'est attendue ces deux prochains jours, "il est probable qu'on entende parler de nouveaux cas un peu partout dans le monde", prévient-il, ce qui serait de nature à affecter le moral du marché.
Ce mouvement est amplifié par la proximité de la fin de l'année, qui incite les investisseurs à vendre et prendre leurs bénéfices après une année qui reste de très haute tenue (+20,8% depuis le début de l'année pour le S&P 500), malgré les récents soubresauts.
De l'avis général, le rapport sur l'emploi, même moins bon qu'attendu, n'est pas de nature à changer la trajectoire de la Fed, qui devrait accélérer la normalisation de sa politique monétaire.
Cette perspective d'une possible hausse des taux l'an prochain fait pression sur les valeurs de forte croissance, en particulier dans le secteur technologique, a expliqué Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Ces sociétés séduisent, en effet, les investisseurs par leurs futurs flux de trésorerie, dont la valeur diminue avec le relèvement des taux d'intérêt. Parmi les entreprises visées vendredi 3 décembre, le fabricant de microprocesseurs AMD (-4,43%), l'éditeur de logiciels Adobe (-8,24%) ou Uber (-5,95%). Le spécialiste des cartes graphiques Nvidia était aussi de la charrette (-4,46% à 306,93 USD), plombé encore davantage par la nouvelle, tombée jeudi 2 décembre, que les autorités américaines allaient s'opposer à son acquisition du géant britannique des microprocesseurs Arm.
Au-delà des valeurs de croissance, "les marchés sont un peu inquiets que la Fed n'aille trop loin et ne resserre trop vite" sa politique monétaire, selon Karl Haeling.
Toujours en prévision du week-end, les investisseurs se sont reportés sur le marché obligataire, qui a vu le taux moyen des emprunts américains à dix ans se détendre violemment à 1,35%, contre 1,44% la veille.
Au tableau, Didi Chuxing, a dérapé (-22,18% à 6,07 USD) après l'annonce du prochain retrait de la cote de l'"Uber chinois" à Wall Street, moins de six mois après son introduction sur le New York Stock Exchange.
Techniquement, après validation par un vote des actionnaires, les titres cotés à Wall Street, des ADS (American depository shares), vont être bientôt enregistrés à la Bourse de Hong Kong.
Une chute pour DocuSign
Dans le sillage de Didi, un autre groupe chinois, Alibaba continuait à s'enfoncer (-8,23% à 111,96 USD), au plus bas depuis quatre ans et demi, plombé par la rumeur d'une sortie de la cote du géant du commerce en ligne. Même tarif pour d'autres mastodontes chinois de l'e-commerce, JD.com (-7,71%) et Pinduoduo (-8,16%), également cotés à Wall Street.
Le spécialiste des transactions numériques DocuSign s'est effondré de 42,22% après avoir annoncé des prévisions inférieures aux attentes pour son quatrième trimestre (de novembre à janvier). Le directeur général Dan Springer a reconnu, lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, que la croissance ralentissait plus rapidement que prévu après "le coup de pouce du COVID-19".
Le fabriquant d'armes Smith & Wesson a aussi été la cible des investisseurs (-28,72% à 16,33 USD) après avoir publié un chiffre d'affaires et un bénéfice trimestriels inférieurs aux attentes.