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Le parquet du New York Stock Exchange. |
Le Dow Jones a abandonné 0,42%, à 30.967,82 points, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 1,75%, à 11.322,24 points, et l'indice élargi S&P 500 a lui pris 0,16%, à 3.831,39 points. La séance avait démarré dans le rouge, faisant écho à la tonalité des Bourses européennes, après trois jours d'un long week-end férié aux États-Unis (fête nationale). Mais au fil de la journée, les indices se sont redressés, en particulier le Nasdaq.
"Les acheteurs sont revenus" au cours de séance, ont relevé, dans une note, les analystes de Briefing.com, "alors qu'ils semblaient partis pour rester en vacances." L'autre moteur de cette inflexion a été l'escapade des valeurs technologiques et de croissance, qui ont profité de la détente des taux obligataires. Le rendement des emprunts d'État à 10 ans s'est notamment détendu à 2,83%, contre 2,88% vendredi.
"L'une des corrélations les plus éprouvées voit le Nasdaq recevoir du soutien quand les taux baissent", a expliqué Quincy Krosby, de LPL Financial. Le recul des taux traduit l'anticipation d'une politique monétaire moins radicale que prévu, ce qui présagerait de conditions de crédit moins dures dans les années à venir, une donnée essentielle pour les valeurs dite de croissance, qui doivent emprunter pour financer leur développement.
PayPal (+4,20%), Airbnb (+4,96%) ou Uber (+5,53%) ont ainsi mis le nez à la fenêtre, de même que les géants de la cote, quasiment tous liés au secteur technologique, d'Amazon (+3,60%) à Alphabet (+4,41%), en passant par Meta (+5,10%). "Vous cherchez de la croissance (sur le marché action) où vous pouvez la trouver", a justifié Quincy Krosby, "et beaucoup de ces actions ont été malmenées par le marché au point de devenir attractives aujourd'hui."
L'opération a fini par se transformer en chasse aux bonnes affaires, qui a porté jusqu'à Tesla (+2,55% à 699,20 USD), qui venait pourtant de publier samedi des chiffres trimestriels de ventes décevants. Ironie, sur une place new-yorkaise pourtant de plus en plus convaincue de l'hypothèse d'une récession, les valeurs dites défensives, c'est-à-dire moins sensibles à la conjoncture économique, n'ont pas fait recette mardi 5 juillet.
Le câblo-opérateur Comcast (-0,47%), le groupe agroalimentaire Kraft Heinz (-1,35%) et Procter & Gamble (-0,97%) ont ainsi tous fini en baisse. Autre secteur en difficulté, l'énergie, qui a souffert de la dégringolade des prix du pétrole et des matières premières en général.
Les pétrolières Marathon Oil (-6,30%) et ConocoPhillips (-6,97%), mais aussi l'aciériste US Steel (-4,97%), la minière Freeport McMoRan (-6,64%) ou la maison de courtage de matières premières agricoles Archer-Daniels-Midland (-5,27%) ont tous mordu la poussière.
La baisse des taux minait le secteur financier car la perspective d'un tour de vis moins vigoureux de la banque centrale américaine (Fed) priverait les banques d'une partie de leurs marges, sans empêcher pour autant une contraction du crédit. Citigroup (-0,55%) et Bank of America (-1,01%) ont ainsi cédé du terrain mardi 5 juillet.
Dans ce contexte morose, tout ce qui alimente le scénario d'un fort ralentissement économique, voire d'une récession, peut agir comme catalyseur des marchés actions car il éloigne la menace d'une Fed à la main trop lourde.
Dans le cas du rapport sur l'emploi américain, indicateur macroéconomique le plus attendu de la semaine et qui sera publié vendredi 8 juillet, "les mauvais nouvelles peuvent devenir de bonnes nouvelles", selon Quincy Krosby. "Moins de créations d'emplois et un ralentissement de la progression des salaires seraient vus comme positifs pour le marché."
Pour autant, les craintes de récession continuent de diriger la place new-yorkaise, dont l'humeur est très changeante depuis plusieurs semaines. Actuellement, Wall Street "reste un marché de traders", dit l'analyste, à la merci d'un gros titre ou de mouvements techniques.
AFP/VNA/CVN