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Wall Street a fini en forte baisse vendredi 22 mars à cause des craintes sur un ralentissement économique mondial. |
Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a lâché 1,77% à 25.502,32 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a dévissé de 2,50% à 7.642,67 points, et l'indice élargi S&P 500 a abandonné 1,90% à 2.800,71 points. Les trois indices ont accusé leur pire séance depuis le 3 janvier. "Les inquiétudes liées à l'économie mondiale sont de retour", a commenté Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management.
Les investisseurs se sont particulièrement concentrés vendredi sur l'indice allemand qui mesure la croissance du secteur manufacturier, bien en-dessous des attentes des analystes. La croissance de l'activité privée dans la zone euro a quant à elle reculé en mars. Ces chiffres ont rappelé la fragilité de l'économie internationale, en proie au ralentissement en Chine et en Europe qui pourrait déteindre sur les États-Unis.
Ces inquiétudes sur l'état de l'économie mondiale se reflétaient sur le marché obligataire américain. Le taux d'intérêt sur la dette américaine à 10 ans a chuté jusqu'à 2,416% vendredi 22 mars, au plus bas depuis janvier 2018. Ce taux évolue généralement de pair avec les attentes sur la croissance et l'inflation aux États-Unis.
De plus, la dette américaine à 10 ans est traditionnellement privilégiée par les investisseurs lorsque le climat économique est incertain, ce qui a pour conséquence de faire monter le prix des bons du Trésor et de faire dans le même temps reculer son taux d'intérêt. Fait marquant, le taux à 10 ans est même passé en dessous de celui sur la dette à trois mois, un phénomène communément appelé "inversion de la courbe des taux", une forme d'anomalie du marché qui a précédé de quelques trimestres la quasi-totalité des récessions américaines ces dernières décennies.
GM plie face à Trump
Traditionnellement, plus l'investissement se fait sur une durée longue, plus le rendement est élevé. Vers 20h10 GMT, le taux d'intérêt sur la dette américaine à trois mois était de 2,442% contre 2,436% pour celui à 10 ans. "Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un signe de récession imminente aux États-Unis. C'est plutôt le signal que la croissance mondiale est en train de battre de l'aile", a observé Justin Lederer, stratégiste de taux pour Cantor Fitzgerald.
Parmi les valeurs du jour, l'équipementier sportif Nike est repassé dans le vert au troisième trimestre de son exercice décalé 2018/19, mais a déçu en ce qui concerne ses ventes en Amérique du Nord. Le titre a perdu 6,61%. General Motors a abandonné 2,44%.
Critiqué pendant plusieurs jours par le président américain Donald Trump pour la fermeture d'une usine dans l'État de l'Ohio, GM a annoncé vendredi 22 mars investir 1,8 milliard de dollars de plus aux États-Unis et créer 700 nouveaux emplois.
Ralph Nader, avocat et homme politique américain pourfendeur de lobbies, a appelé vendredi 22 mars à la création d'une association de défense des intérêts des passagers aux États-Unis pour faire la lumière sur le Boeing 737 MAX, dont les crash de deux appareils ont causé 346 morts en cinq mois. Le titre Boeing a cédé 2,83%.
Le joaillier Tiffany a annoncé vendredi 22 mars des ventes annuelles décevantes en raison d'une demande "molle" lors des fêtes, liée à de moindres dépenses de touristes chinois, de clients européens et américains. Après avoir chuté juste avant l'ouverture, le titre s'est finalement ressaisi, grimpant de 3,15%.
La chaîne de pizzas américaine Papa John's (+6,21%), en difficulté depuis que son président John Schnatter a démissionné pour propos racistes, a nommé vendredi 22 mars l'ex-star de la NBA Shaquille O'Neal membre de son conseil d'administration.