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Le skipper français Charles Caudrelier du voilier chinois Dongfeng, salue les fans après la victoire dans la Volvo Ocean à Scheveningen, le 24 juin. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Jamais la Chine n'avait réussi à s'imposer dans la course au large de référence en équipage et avec escales en 45 ans d’existence. La première tentative pour Dongfeng lors de la précédente édition s'était soldée par une 3e place, avec déjà un homme fort à la barre du bateau rouge, Caudrelier.
Le Français de 44 ans n'avait pour autre ambition que de gagner ce trophée légendaire, qu'il a tenu une fois, en 2012, quand en tant que second de Franck Cammas sur Groupama, il avait connu les joies de la victoire.
Parti d'Alicante (Espagne) le 22 octobre avec 6 autres concurrents pour le plus grand parcours jamais proposé (83.000 km), Dongfeng s'est très vite positionné comme l'un des grands favoris. Mais les victoires d'étape lui ont échappé.
La dernière aura donc été la bonne ! La 11e et ultime manche, soit 3 jours de navigation, a été celle de la délivrance avec un choix audacieux de la part de Caudrelier, qui a pris une route différente de ses 2 principaux rivaux pour le sacre final avec qui il était à égalité de points, les Espagnols de Mapfre (2e au général) et les Néerlandais de Team Brunel (3e au général).
Rêve de gosse
"C’est fantastique ! J’ai bossé avec mon équipe depuis 5 ans pour y arriver ! C’est un rêve de gosse, depuis que je voyais des gars comme Peter Blake... Et maintenant c’est moi !", a lancé Caudrelier.
L'équipage du voilier chinois Dongfeng fonce vers la ligne d'arrivée de la Volvo Ocean Race à La Haye, le 24 juin. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Caudrelier et ses 8 équipiers - Pascal Bidégorry (FRA), Jack Boutell (ENG/AUS), Stu Bannatyne (NZL), Carolijn Brouwer (NED), Kevin Escoffier (FRA), Daryl Wislang (NZL), Marie Riou (FRA) et Horace Chen Jinhao (CHN) - ont passé la ligne avec un quart d'heure d'avance sur Mapfre, soit l'écart le plus serré à l'arrivée d'une étape de toute l'histoire de la Volvo.
"À chaque Volvo, tu dis 'j'arrête'. Mais ça reste la seule course en équipage où il y a le meilleur niveau, où tu vas dans les mers les plus difficiles, que tu vas naviguer dans les conditions les plus difficiles, c'est les Jeux olympiques de la course au large", expliquait Caudrelier.
Ce maître de la course au large a relevé le pari de réussir à faire naviguer ensemble des marins chinois - encore peu expérimentés - des Néo-Zélandais grands spécialistes des mers du sud et des filles très talentueuses, qui intégraient un équipage masculin pour la première fois en raison d'une règle sur la mixité. Marie Riou et Carolijn Brwouer sont devenues les premières femmes à gagner la Volvo.
La suite en 2021
"Cette course, elle a changé ma vie, j'ai découvert les rapports humains, tu ne peux pas t'échapper. T'es confronté aux problèmes, il y a des clashes, des tensions, des ras-le-bol. Ça m'a transformé mais même dans mes rapports avec mes enfants, ma famille", raconte le skipper bleu.
Caudrelier a porté haut les couleurs de la France - il est le 3e skipper tricolore à l'avoir remportée après Cammas (2012) et Lionel Péan (1986) - sur une course qui passionne difficilement le public français quand elle captive beaucoup d'autres nations.
Pourtant, la légende de la course au large Eric Tabarly s'y est essayé 4 fois sans jamais réussir. Mais la prochaine édition, programmée en 2021, pourrait nourrir d'autres velléités bleues. La course, née en 1973 sous le nom de Whitbread Round the World Race pour devenir en 2001 la propriété de Volvo, change de mains.
Fin mai, le groupe automobile suédois a annoncé avoir vendu la course à une société espagnole d'événementiel, Atlant Ocean Racing. Et il est question entre autres, de faire entrer dans le jeu des Imoca, les bateaux du célèbre Vendée Globe. Mais tout cela est encore à l'étude.
AFP/VNA/CVN