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Le passeur Benjamin Toniutti avec les Bleus lors d'un match de l'Euro de volley contre l'Allemagne à Tallinn, en Estonie, le 6 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La ville de Jastrzebie-Zdroj, moins de 100.000 habitants au sud-est du pays, a pris cet été une coloration bleue… et dorée avec l'arrivée d'un quart de l'équipe de France de volley sacrée à Tokyo.
"Au début du championnat, les médias ici en parlaient un peu. Avec trois champions olympiques dans le même club, on est un peu la French mafia", s'amuse Trévor Clévenot, contacté par l'AFP.
Sur place, l'élimination de la Pologne championne du monde en quart de finale du tournoi olympique par les Bleus a vite été oubliée, à les écouter. "Si on avait perdu contre eux, ça aurait été une autre histoire. On en aurait beaucoup plus entendu parler", plaisante Stephen Boyer, interrogé par l'AFP.
Lui et ses deux coéquipiers de Jastrzebski, champion de Pologne en titre, entament mardi la phase de groupes de la Ligue des champions de volley face aux Bulgares de Pazardzhik.
Seul club français engagé, Cannes débute le même jour, par un déplacement à Fenerbahçe face au champion olympique Yacine Louati, lui qui a fait le chemin inverse en quittant Jastrzebski où ont depuis atterri Benjamin Toniutti, Stephen Boyer et Trévor Clévenot - tardivement.
"Je devais aller en Turquie, explique ce dernier. Mais en raison du niveau de jeu, j'ai préféré partir en Pologne. En chambre à Tokyo, Benjamin me disait qu'il y avait une place et moyen de trouver un accord."
"Totti" connaît bien le championnat local pour avoir évolué les six saisons précédentes à Kedzierzyn-Kozle, club avec lequel il a conquis la Ligue des champions en mai, une première depuis 1978 pour une équipe polonaise.
"Une victoire en C1 se construit"
"Le championnat polonais est l'un des meilleurs en Europe avec l'italien et le russe, décrit le capitaine des Bleus. Et l'an dernier, avec un tirage compliqué, on a montré que les clubs d'ici pouvaient battre les meilleurs."
À savoir, les tenants du titre de Civitanova (2019) en quarts de finale, puis en demies les Russes du Zenit Kazan, lauréats de l'épreuve de 2015 à 2018.
Cette année, Toniutti voit "six ou huit équipes capables d'aller au bout", parmi lesquelles Jastrzebski. Mais "une victoire en Ligue des champions, ça se construit", tient-il à rappeler. "Avec Zaksa (Kedzierzyn-Kozle, ndlr), on a mis des années. Alors, dire qu'on va la gagner serait un peu prétentieux."
Notamment parce que le club a renouvelé la moitié de son six de départ. Mais il a aussi gagné du temps en recrutant trois joueurs se connaissant sur le bout des doigts.
"Sur le terrain, pas besoin de travailler la relation passe-attaque: on l'a déjà bossée tout l'été", détaille Trévor Clévenot, d'autant moins dépaysé qu'il est resté le compagnon de chambrée de "Totti".
La +French+ connexion a d'ailleurs vite fait des étincelles, puisqu'ils ont balayé le champion d'Europe, Kedzierzyn-Kozle, 3 sets à 0 en finale de la Supercoupe de Pologne il y a un mois et qu'ils pointent à la deuxième place du championnat.
En C1, ils ont hérité d'un "groupe assez ouvert avec la capacité de faire premier", observe Benjamin Toniutti.
"Ensuite, on verra comment ça se passe, reste prudent Trévor Clévenot. Il y a un tirage, c'est toujours aléatoire."