Volkswagen accusé de tricherie sur les contrôles antipollution aux États-Unis

Le constructeur allemand Volkswagen fait face à de très sérieuses accusations de tricherie aux États-Unis pour avoir doté certaines de ses voitures d'un mécanisme permettant de dissimuler le niveau réel des émissions de gaz polluants.

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Cette affaire, révélée vendredi 18 septembre par l'agence environnementale américaine (EPA), n'est pas seulement embarrassante pour l'image jusque-là immaculée du groupe allemand : elle pourrait également se traduire en espèces sonnantes et trébuchantes par de très lourdes pénalités financières.

Selon les autorités américaines, Volkswagen aurait doté quelque 482.000 véhicules vendus aux États-Unis d'un logiciel sophistiqué capable de détecter automatiquement à quel moment ils étaient soumis à un test de mesure anti-pollution des autorités.

Selon l'agence, ces véhicules, qui incluent également des modèles Audi, comportaient un logiciel activant un dispositif de réduction des émissions de C02 seulement au moment où des tests anti-pollution étaient menés sur ces voitures par les autorités

Dans ce scénario, ce petit logiciel espion enclenchait - a priori à l'insu des conducteurs - un mécanisme interne de limitation des gaz polluants permettant au véhicule de passer le test sans encombres et de se voir décerner un certificat de bonne conduite écologique.

Toutefois, une fois le test fini, le mécanisme anti-pollution se désactivait et le véhicule libérait alors dans l'atmosphère davantage de gaz polluants et notamment du dioxyde d'azote ou Nox, lié à de graves maladies respiratoires dont l'asthme.

"Utiliser un appareil pour échapper aux règles visant à garantir un air propre est illégal et constitue une menace pour la santé publique", a tonné Cynthia Giles, une des responsables de l'EPA, citée dans le communiqué de l'agence, parlant d'actes "très graves".

Supercherie

La supercherie aurait toutefois pu passer totalement inaperçue sans la persévérance de l'International Council on Clean Transportation.

Cette organisation non-gouvernementale basée aux États-Unis et en Allemagne a alerté des chercheurs de l'université de Virginie Occidentale qui, après des tests indépendants, ont mis au jour d'étranges écarts entre les émissions réelles et déclarées de gaz.

L'agence environnementale EPA, conjointement avec une agence de l'État de Californie, s'est alors saisie de l'affaire et a adressé une notification à Volkswagen le contraignant à rappeler les véhicules incriminés pour "réparer" le système d'émission de gaz.

"L'EPA est déterminée à faire en sorte que tous les constructeurs respectent les mêmes règles", a poursuivi Mme Giles.

Volkswagen devra donc rappeler à ses propres frais l'ensemble de ces véhicules vendus depuis 2008 et qui incluent des Golf, des Audi A3, Passat et autres Beetle, selon le communiqué de l'EPA.

Ce n'est toutefois pas le seul tracas pour le constructeur allemand, qui a souvent joué la carte du constructeur "propre" face à ses rivaux américains accusés d'être plus énergivores.

Volkswagen pourrait ainsi voir sa responsabilité civile engagée et être contraint de verser des pénalités pouvant atteindre, selon des médias américains, plusieurs milliards de dollars.

La pénalité maximale pour une violation de la loi sur l'air propre (Clean Air Act) s'élève ainsi à 37.500 dollars, portant ainsi en théorie à plus de 18 milliards de dollars l'amende encourue par Volkswagen dans ce dossier.

Contactée par l'AFP, la filiale américaine du groupe a révélé être également visée par une enquête du département de la Justice américain, qui n'a, lui, pas souhaité faire de commentaires.

Dans un courriel, Volkswagen a également affirmé ne pas être "en mesure de communiquer davantage à ce stade" tout en assurant "coopérer" avec les enquêteurs.

Cette affaire vient en tout cas s'ajouter à une série de retentissants scandales ayant frappé le secteur automobile américain.

Le groupe General Motors (GM) devra ainsi s'acquitter d'une amende de 900 millions de dollars pour avoir dissimulé des informations cruciales sur un défaut mécanique associé à 124 morts et à des centaines de blessés.

L'équipementier japonais Takata est lui visé par une enquête aux États-Unis pour des airbags défectueux ayant causé huit morts et à l'origine de millions de rappels de véhicules dans le pays.

Maigre consolation pour Volkswagen : l'agence EPA a tenu à préciser dans son communiqué que cette tricherie supposée était sans effet sur la sûreté des voitures concernées.

AFP/VNA/CVN

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