Vo Nguyên Giap, le brillant élève du Président Hô Chi Minh, le fils d’élite de la nation, le général légendaire, aimé et admiré par le peuple vietnamien et les amis internationaux, va fêter ses 101 ans.
Le général Vo Nguyên Giap (gauche) visite le QG de De Castries, commandant de la base de Diên Biên Phu, en avril 2004. |
Sa vie est comme une épopée. Ce grand personnage reste un exemple pour toutes les générations de Vietnamiens et les peuples épris de paix dans le monde. Plusieurs officiers généraux ont partagé leurs impressions sur le frère aîné de l’Armée populaire vietnamienne qui est comparé au héros Trân Hung Dao du XIIIe siècle. (NDRL : général vietnamien de la dynastie des Trân qui, en 1288, a défait la flotte d’invasion des Yuan-Mongols à la bataille de Bach Đang).
Le général Héros des forces armées populaires Nguyên Van Phiêt, ancien vice-commandant politique de l’Armée de l’air et de la défense antiaérienne :
Je me rappelle la fois où j’ai rencontré le général Giap à l’occasion de ses 98 ans. Je conduisais alors une délégation des héros de l’Armée de l’air. Je lui ai dit : «Je conduis des héros. Permettez-nous de prendre chacun une photo avec vous !». Le général a plaisanté : «D’accord. Mais je prends des photos avec de vrais héros seulement !». Cette phrase illustre le caractère plein d’humour du général. Je garde cette photo en précieux souvenir.
Le général Vu Xuân Vinh, ancien chef du Département extérieur (ministère de la Défense), chef d’état-major du régiment 36, division 308 :
J’ai rencontré le général Vo Nguyên Giap à maintes reprises. C’est un homme charismatique et généreux. En plus, il a de l’humour. J’ai eu l’occasion de rencontrer des amis internationaux qui admirent notre général et l’appellent le «général légendaire». Une fois, le président de la Fédération internationale des vétérans de guerre, un Français, lui a posé une question : «Vous avez utilisé quelle stratégie pour vaincre tous les adversaires ?». Le général Giap a répondu : «C’est simple. Ma stratégie est celle de la paix. Je n’attaque personne. Mais si quelqu’un m’agresse, alors tout le peuple, se lève et va tout mettre en oeuvre pour le battre». Le général Giap a ajouté : «En tant que président de la Fédération internationale des vétérans de guerre, vous devez sensibiliser les jeunes à maintenir la paix, la solidarité... Les jeunes doivent se rencontrer dans les amphithéâtres, dans les stades et non dans les champs de bataille...». En écoutant ce discours, le président de la Fédération internationale des vétérans de guerre a dit qu’il faudrait le nommer «général de la paix mondiale».
Le général Pham Hông Cu, ancien vice-commissaire politique du régiment 36, division 308, ancien directeur du Département culturel, envoyé spécial du Département général de la politique :
Les jeunes doivent savoir que le pays a traversé de nombreuses guerres contre les envahisseurs étrangers. Le général Trân Hung Dao a vaincu à trois reprises les Yuan-Mongols. Quant au général Vo Nguyên Giap, avec ses deux victoires contre les Français et les Américains, il est considéré comme le Trân Hung Dao du XXe siècle.
À l’origine professeur d’histoire, Vo Nguyên Giap est devenu général grâce à des connaissances acquises en autodidacte et basées sur la réalité du terrain. Pendant la guerre anti-américaine, après la victoire en 1971 de la Nationale 9 à Nam Lào, le général s’est rendu sur les champs de bataille. Je l’ai alors informé de la situation des opérations de guerre. Le général m’a fait une forte impression. C’est un homme qui a de la compassion pour ses soldats et qui est toujours à leurs côtés.
Le colonel Nguyên Huyên, assistant et responsable du bureau du général Vo Nguyên Giap :
En 1975, j’ai travaillé au bureau du ministère de la Défense, puis comme assistant du général. Je devais lui faire des synthèses quotidiennes des informations sur l’actualité nationale et étrangère. J’ai été impressionné par l’ardeur au travail du général. Il travaillait toute la journée et jusqu’à fort tard dans la nuit. À l’aube, vers 05h30 à 06h00, il faisait des exercices physiques en écoutant mes rapports. Tout le personnel du bureau devait travailler d’arrache-pied, week-ends inclus, pour répondre aux besoins en information du général. Il s’intéressait toujours beaucoup à la vie de ses assistants. Sur le plan familial, c’est une personne modèle. Avec sa femme, il a toujours éduqué ses enfants à vivre dans l’harmonie. Une famille heureuse, c’est ce qui a permis au général de remplir tous ses devoirs et d’avoir une vie réussie.
Diêu An/CVN